Blog: bilan du mois d’octobre

Ce blog a été ouvert le 11 mars 2011. En mars, il recevait 1467 visites et 2383 pages avaient été vues. Du 3 avril au 3 mai, il recevait 3689 visites et 5483 pages étaient visionnées ; du 1er mai au 31 mai 3322 visites et 5626 pages visionnées. Du 1er juin au 31 juin, le blog a reçu 3464 visites et 5721 pages furent visionnées. La fréquentation baissa durant les vacances, car le blog – aussi – pris du repos. Pour le mois de septembre 4423 visites sont enregistrées et 6683 pages sont visionnées. En octobre, il y eut 3027 visites pour 4689 pages visionnées. En novembre, il y eut 2679 visites pour 3915 pages visionnées. En décembre, 3203 visites pour 4754 pages visionnées. En janvier, 3143 visites pour 4815 pages visionnées. En février, cela donne 3709 visites pour 5501 pages visionnées. En mars, il y eut 3592 visites et 5530 pages visitées. En avril, il y eut 4063 visites pour 6280 pages visitées. En mai, il y eut 4895 visites pour 8100 pages vues. En mai, il y eut 4499 visites pour 5395 pages vues. Je n’ai pas reçu les chiffres de juin. En juillet,  3502 visites pour 4158 pages vues. En août: 3213 visites pour 5059 pages vues. En septembre: 5624 visites pour 8773 pages vues. En octobre 3268 visites pour 5337 pages vues. En novembre 3467 visites pour 5777 pages vues. En décembre 3018 visites pour 4411 pages vues. En janvier 3891 visites pour 5419 pages vues. En février 3736 visites pour 5724 pages vues. En mars 5198 visites pour 7740 pages vues. En avril 4415 visites pour 6323 pages vues. En mai 6693 visites pour 9284 pages vues. En juin, 4236 visites pour 6339 pages vues. En juillet, 3316 visites pour  4477 pages vues. Pour août, je n’ai pas reçu de données. En septembre 3820 visites pour 4386 pages vues.  En octobre 3299 visites pour 5172 pages vues

Le lectorat belge compte 2897 visites. La France suit avec 235 visites et l’Italie avec 18 visites.

L’article le plus fréquenté fut « Le coach et le père » du 12 octobre avec 328 visites. Vient ensuite « Le donatisme nouveau » du 17 octobre avec 327 visites et « Affaire Zwarte Piet » du 24 octobre avec 227 visites – auxquelles il convient d’ajouter les 135 visites à l’article vers lequel je renvoyais « Saint Nicolas, attention danger? » du 9 décembre 2011.

Merci aux lecteurs et suite au mois prochain.

« L’Eternité, cela dure longtemps ? » – 32° dimanche, Année C

« Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ». (Luc 20, 27-38)

A l’époque du Christ, les Sadducéens formaient l’aristocratie sacerdotale de Jérusalem. Ils vivaient des revenus du temple et avaient une foi formaliste et sclérosée : Contrairement aux pharisiens – les théologiens de province, qui enseignent dans les synagogues – ils n’acceptaient que les cinq premiers livres de la Bible (le Pentateuque) et refusaient de croire en la résurrection des morts – un article de la foi juive, trop récent pour eux.  D’où leur question à Jésus : S’il y avait vraiment une vie après la mort, comment ferait une femme plusieurs fois mariées, en retrouvant tous ses maris au ciel ? Le Christ leur répond que dans l’éternité, rien n’est comme sur terre. Et puisqu’il s’adresse à des Sadducéens, Il leur cite le Pentateuque : Dieu se déclare dans le livre de l’Exode (3,6) « le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ». Ils sont donc vivants, car l’Eternel n’est pas le Dieu des morts.

Les Sadducéens ne sont pas une exception. C’est un erreur fréquente de penser la vie en Dieu, à partir de nos catégories spatio-temporelles. D’où des questions-impasses, comme « Où sont les ressuscités ? », ou encore : « L’Eternité, cela dure longtemps ? » En Dieu, le temps et l’espace ne sont plus de mise. Pas plus que l’enfant dans le ventre maternel ne sait à quoi ressemble le monde extérieur, ne pouvons-nous – qui vivons dans l’espace et le temps – nous faire une idée précise de la vie après la mort. Mais tout comme le fœtus perçoit le battement du cœur de sa mère, par la foi nous entendons battre le cœur de Dieu. Et Il « n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants».

L’homme, individu ou personne? – La Libre 5 novembre p.53

Quelques lecteurs attentifs se sont étonnés de ne pas lire de chronique de votre serviteur dans les colonnes de La Libre, au cours du mois d’octobre. Une surcharge rédactionnelle, explique cette absence.

Ce mardi 5 novembre, est par contre parue dans le quotidien en p.53 ma contribution du mois. Pour la lire, cliquez sur le lien suivant: « L’homme, individu ou personne? »

Merci à la rédaction de « La Libre » de m’offrir cet espace d’expression.

Coup de vent intérieur – 31° dimanche, Année C

 « Zachée, descends vite : aujourd’hui, il faut que j’aille demeurer chez toi ». (Luc 19, 1-10)

Imaginons que notre nouvel évêque rende visite aux communautés paroissiales du centre ville. Les fidèles sont là pour l’accueillir – curé-doyen, membres de l’équipe pastorale et fabriciens en tête. L’évêque arrive et aperçoit – à la terrasse d’un café – un homme d’affaire notoirement véreux. A la surprise de tous, il lui lance : « Lève-toi vite : aujourd’hui il faut que je partage ton repas ». Je me demande bien la tête que tous, nous ferions. C’est pourtant ainsi que Jésus agit. « Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ». Son geste causera un « coup de vent intérieur » dans la tête de Zachée, dont le cœur s’ouvre à l’appel de l’Esprit.

Pareil « coup de vent intérieur » toucha au VIIe siècle, un jeune aristocrate qui aimait la vie mondaine. Il changea de vie et entra au service de l’évêque Lambert de Maastricht. Quand celui-ci fut assassiné, il lui succéda et ramena ses reliques sur les lieux de son martyr. Là, il fonda une institution religieuse, base de la future cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert. Liège devint de la sorte une métropole et, un peu plus tard, le nouveau siège du diocèse. Enterré dans la Cité Ardente et élevé à son tour sur les autels, les reliques du fondateur de notre ville furent transférée en 825 à Andage en Ardennes – lieu qui reçut dès lors son nom : « Saint-Hubert ». Il est fêté ce 3 novembre.

La Mélodie de Dieu – homélie du diacre Giorgio Fasol

Ce matin, l’homélie de Toussaint fut prononcée en la collégiale Saint-Jacques de Liège, par le diacre Giorgio Fasol. Il s’agit d’une méditation sur les Béatitudes (Matthieu 5,1-12a). Je lui ai demandé son texte, pour vous le partager. Voici:  

Avec ce texte du chapitre 5 de Matthieu nous sommes dans l’une des pages centrales de l’Evangile.  Nous sont décrites ici les attitudes fondamentales à avoir, la charte du christianisme.

Les béatitudes sont moins une carte routière détaillée que l’aiguille de la boussole qui indique la direction ;

Heureux !  Ah ! Qu’ils ont de la chance !  Ah ! Quel bonheur !  C’est un cri, la joie est proclamée.  Le mot « heureux » dans l’original grec trahit un rythme, un élan.  Ici  aucun interdit, aucun commandement rien de mesquin.  Jésus propose il ouvre des portes :   si tu veux !

Ce texte d’Evangile, on pourrait l’intituler : la Mélodie de Dieu car en effet les béatitudes sont la mélodie du bonheur de Dieu.  Et cette mélodie Jésus l’a chantée par toute sa vie

Avec les Béatitudes Jésus apprend à ses disciples le désir de Dieu.  Elles sont à savourer lentement comme un fruit rare.  Au premier abord elles ont un gout surprenant, un gout qui réjouit l’être.  Elles nous donnent le goût de Dieu

Heureux !  Merveilleux refrain  qui rythme comme une ritournelle le poème de la foi.  « Vous êtes heureux vous qui aimez comme Dieu aime ! »  Aimer !  C’est le désir de Dieu offert à tout cœur désirant.  Qui que nous soyons et quelle que soit notre vie,  il faut accepter d’être désiré par Dieu.  Le désir du Père est de donner la vie, la vie jusque dans la mort et d’offrir le bonheur, même en plein malheur.  Le don de Dieu est toujours offert et cela Jésus le promulgue et l’Esprit le confirme, c’est un bonheur, le seul bonheur !

Heureux les pauvres de cœur !  Ceux qui sont sculptés par le manque, creusés par l’espérance, ouverts à l’irruption de Dieu et des frères dans leur vie.  C’est la pauvreté du Christ à la crèche et sur la croix. La pauvreté  si âprement vécue par tant de déshérités. « Foule immense de toutes nations races et cultures. »   comme nous l’avons entendu dans la première lecture.

Heureux ceux qui pleurent !  Oui, il faut oser pleurer.  Pleurer est une manière de se vider de son orgueil. Cœurs lavés par les larmes et rafraîchis par la tendresse et la souffrance partagées.  Aimer à en pleurer, comme Jésus, jusqu’aux larmes de sang.  Pleurer avec lui et avec tous ceux dont le cœur de pierre a fondu en larmes.  Oui sœurs et frères, il nous faut retrouver la grâce des larmes.

Heureux les doux !  Ceux qui ont laissé en eux mourir jalousie et mépris.  Leur respiration et leur sourire sont sources de repos.  Rien ne les dégoûte, rien ne leur fait peur.  C’est la douceur puissante du Christ qui s’offre sans effort, comme un parfum renouvelant l’air le plus vicié.  Les doux réalisent chaque jour des miracles d’amour !

Heureux les affamés de justice !  Oui   heureux les cœurs atteints au plus intime, avides de vérité, et pouvant entendre Jésus leur dire:  « L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute Parole de Dieu !»  ou « qui boira de l’eau que je lui donnerai  n’aura plus jamais soif ! ».  Il nous faut être affamés de la Parole, assoiffés du Don de Dieu, et ce au sein d’une humanité si douloureusement affamée de pain, de justice, de vivante parole.

Heureux les miséricordieux. !  Cœurs poreux à la misère et à la détresse, patinés par le pardon.  La miséricorde est humaine et divine.  Elle est l’amour qui relève, la force qui redonne espoir, le pardon qui fait revivre.  Savez-vous qu’en araméen, la langue de Jésus, le mot « miséricorde » vient de matrice, il indique donc une attitude puissamment féminine.  Jésus nous invite donc à devenir maternels !  A aimer l’autre, aimer comme une femme aime l’enfant qu’elle a porté, même s’il est ingrat.  La miséricorde engendre.

Heureux les cœurs Purs !  Purifiés par la pureté ils sont sans séduction et leur regard  écoute la présence.  Dans le silence des yeux toute personne devient visage, visage du Dieu invisible.

Heureux les artisans de paix !  Cœurs paisibles et apaisants.  Le don du Ressuscité rend les mains nues et désarmées pour bâtir la paix. Et c’est à chacun(e) de nous que Jésus dit:  « Je vous donne ma paix, je vous apaise !  Pacifiés, à notre tour soyons pacifiants.  Nous sommes tous pour la paix !  Mais la faisons-nous, en nous, et autour de nous ?

Heureux les persécutés pour la justice !   Cœurs rabotés par les persécutions à cause d’une Parole de Dieu.  Une Parole qui nous ajuste sur Lui.  Quoi qu’il en coûte.  Heureux êtes vous si vous vivez la Passion.  Heureux êtes vous !  Si vous êtes des passionnés de l’Evangile.  On pourrait résumer tout cet enseignement de Jésus par : « Heureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la gardent !»  Heureux ! Ceux qui laissent germer en eux la Parole de Dieu et qui annoncent à leurs frères que le Royaume est là, caché dans les Béatitudes.  Ainsi l’ont fait tous les saints que nous fêtons ce jour.  Les Béatitudes peuvent faire de tout baptisé, un saint, un être émerveillé et sauvé.  Oui sœurs et frères il faut nous laisser désirer par Dieu et recevoir de Lui le bonheur désiré.  Il faut aussi accueillir notre propre désir, désir souvent confus de rencontrer le bonheur et Dieu, même dans la souffrance le péché et la mort, même dans une histoire de violence et de mort.  C’est le désir de Dieu pour tous les humains.  Amen.

 

 

« La communion des saints, la résurrection de la chair, la vie éternelle » – Toussaint et commémoration des défunts

«Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu» (Matthieu 5, 1-12)

 L’Eglise catholique fête ce 1er novembre tous ses saints, soit ces défunts – connus ou anonymes – qui ont été perméables à l’amour divin sur terre et qui participent désormais à la plénitude du ciel. Leur course terrestre s’est achevée, mais ils sont tout sauf spirituellement morts. En Dieu, ils sont plus-que-vivants. Voilà pourquoi à ceux qui les invoquent, ils servent de premiers de cordée sur le chemin de la conversion. La communion des saints est cette solidarité profonde qui unit spirituellement les vivants sur terre et les vivants en Dieu.

L’Eglise catholique commémore ce 2 novembre plus largement tous les défunts, soit la multitude d’hommes et de femmes qui ont vécu leur grand passage. L’Eglise invite à prier avec eux, mais aussi pour eux. En effet, tout comme l’œil qui sort de la cave doit s’habituer à la lumière éclatante du soleil, de même beaucoup ont besoin d’une transition qui dilate leur cœur – état que l’Eglise du moyen-âge appela le « purgatoire ». La prière pour les défunts est donc une expression de la solidarité spirituelle qui unit les pèlerins de la terre à ceux du ciel.

Le culte des saints et la prière pour les défunts sont bien davantage que des fioritures de notre foi de baptisé. En voyant le nombre impressionnant de nos contemporains qui – en ce début de XXIe siècle – visitent encore les cimetières, nous constatons que l’affection pour « ces chers disparus » rejoint une intuition spirituelle profonde. En priant pour un défunt, nous l’accompagnons sur le chemin de notre commune destinée en espérance – la pleine communion dans l’Amour trois fois saint. Alors, l’adieu devient « à-Dieu ».     

Crépuscule de l’anarchisme pâtissier – Marianne Belgique p.9

Ci-dessous ma chronique parue dans l’hebdo Marianne-B de cette semaine. Merci à la rédaction de me donner cet espace d’expression:

Entarter Mgr Léonard semble devenu un passe-temps pour grand(e)s adolescent(e)s en mal de meurtre symbolique du père. Les blagues les plus courtes étant les meilleures, la répétition des attentats pâtissiers ou aquatiques à l’encontre de l’archevêque, vide ce genre d’action de tout résidu de comique. Il est vrai que l’opération est aisée, car l’homme d‘Eglise n’a pas de gardes du corps. Et les courageux militants savent qu’il ne portera pas plainte. Tout au plus, priera-t-il pour eux. Reste l’indulgence au nom de l’adage « il faut que jeunesse se passe ». Mais imaginons un court instant que des étudiants ultra-cathos en fassent autant en milieu libre-penseur – et je ne vous dis pas le scandale. Notre capacité d’indignation est, en effet,  à géométrie variable.

Il y a quelques jours à Bruxelles, Noël Godin y est également allé de sa tarte. S’il avait été le premier à viser Mgr Léonard, j’aurais compris – provocation oblige. Non pas que cela me fasse rire, mais – à tout prendre – je préfère qu’à la suite de Bernard-Henri Lévy ou de Bill Gates, le prélat soit arrosé de chantilly plutôt que d’acide. Que l’entarteur se soit par contre senti obligé d’emboîter le pas à la cohorte des boutonneux qui focalisent sur l’archevêque, voilà qui transforme le frondeur en conformiste. Notre pays est-il donc à ce point vide de politiciens douteux ou de requins de la finance pour servir de cible à sa militance jubilatoire? Morne crépuscule de l’anarchisme pâtissier. 

Humilité… Vous avez dit humilité ? – 30° dimanche, Année C

 « Parce que je ne suis pas comme les autres hommes… ». (Luc 18, 9-14)

A ceux qui m’interrogent sur les effets du péché originel, je conseille d’étudier l’égo humain. Intellectuellement – chaque homme normal sait qu’il a des qualités et des défauts. Et qu’une société bien faite, permet aux talents des uns de compenser les limites des autres. Emotionnellement – nous vivons cependant souvent les choses de façon plus torturée. Notre rapport à l’égo est troublé. Les uns ont une image surévaluée d’eux-mêmes. Ils se sentent toujours un peu plus intelligent, vertueux, capable,… que le voisin. Comme ce pharisien de l’évangile qui rend grâce à Dieu « parce qu’il n’est pas comme les autres hommes… ». Les autres ont d’eux-mêmes, une noire vision. Ils ne s’aiment, ni ne s’acceptent. Ce qui n’est pas plus juste. Le mot « humilité » vient du latin humus – qui signifie « la terre ». Est humble celui qui connaît le terreau dont il est façonné – avec ses forces et faiblesses. Cela donne de se sentir pécheur, mais aussi enfant de Dieu. Comme le publicain de l’évangile – dont le Christ approuve la prière.  

Lettre ouverte des aumôniers de prison en Flandre

On me transmet cette lettre ouverte aux responsables politiques en matière d’internement, rédigée par les aumôniers catholiques et les pasteurs bénévoles des Établissements pénitentiaires néerlandophones. Je suis conscient des énormes problèmes budgétaires de la politique carcérale. Mettre sur pied des réponses au cri d’alarme contenu dans cette lettre, ne se fera pas par un claquement de doigts de politiques magiciens. Cependant, j’ai jugé utile de partager cette réflexion sur mon blog. D’abord, parce que je trouve que les accompagnants spirituels en milieu carcéral font un boulot formidable – ce que je souhaite saluer. Ensuite, parce que la demande d’euthanasie de Frank VDB  et les motivations qu’il y donne, se rapproche dangereusement d’une « peine de mort sur demande ». Et cela doit faire réfléchir. EdB

Lettre ouverte (aux responsables politiques en matière d’internement)

Le 13 septembre 2012, on apprenait que la demande d’euthanasie de Frank V.D.B., un homme interné (c’est-à-dire déclaré irresponsable par le juge) avait été approuvée par trois médecins.  Cette décision souleva immédiatement des questions au sein de l’Association belge des Syndicats de Médecins : “Même si la demande d’euthanasie est conforme à la loi, la question qui préoccupe tout un chacun dans cette discussion d’ordre social est de savoir si le détenu aurait pris cette décision radicale s’il avait bénéficié des soins psychiques et du soutien nécessaires.” Depuis cette approbation donnée l’année dernière, aucun médecin ne s’est trouvé disposé à donner à Frank l’injection réclamée. L’état psychique de Frank n’a fait qu’empirer. Hier, sa situation a été l’objet une fois de plus d’une émission de Panorama.

Jusqu’à présent nous, aumôniers catholiques des établissements pénitentiaires néerlandophones, avons gardé le silence. Nous considérons que notre tâche primordiale consiste à nous tenir proches de Frank, à prêter l’oreille à son histoire, à ses interrogations, à ses angoisses. Nous respectons la décision qu’il a prise après mûre réflexion, même si nous ne partageons pas toujours son opinion.

Nous désirons aujourd’hui faire entendre notre voix, parce que nous sommes d’avis que la souffrance psychique de Frank est indissolublement liée au système dans lequel il vit actuellement. Comme pour tant d’autres personnes internées, la place de Frank est dans une institution psychiatrique, alors qu’il séjourne depuis plusieurs années (en tout 28 ans !) en prison. Il n’y a jamais reçu de traitement psychiatrique adéquat et on n’y a pas créé les circonstances qui auraient pu rendre vivable et supportable le séjour de plusieurs années d’un patient comme lui. Le soutien psychiatrique était lui aussi insuffisant. Après toutes ces années, il considère que continuer à vivre dans ces conditions n’a absolument aucun sens.

Dans la demande d’euthanasie de Frank, nous n’entendons pas tant une demande de mourir, que le souhait de vivre, mais alors de façon digne et humaine. Frank désire donner du sens à sa vie, même s’il reste privé de liberté. Frank veut exister aux yeux des autres, même s’il ne peut pas participer pleinement à la vie en société. D’où notre appel urgent aux responsables politiques pour qu’ils entendent le cri lancé par Frank à travers sa demande d’euthanasie : occupez-vous en priorité des personnes internées en les accueillant dans des institutions adaptées où ils recevront les soins adéquats! Le nouvel établissement, en voie d’achèvement pour le moment à Gand, peut offrir dans ce domaine une occasion rêvée. Son mode de fonctionnement est toutefois menacé. Le manque de personnel qualifié risque de faire en sorte que cette institution ne devienne finalement qu’une “prison ordinaire”. Et l’on peut craindre en outre que ne soient envoyés dans cette nouvelle institution que les internés “faciles”, tandis que les autres resteront détenus dans des prisons.  Nous sommes d’avis que les internés de longue durée qui, contrairement à la plupart des autres détenus, ont beaucoup plus de mal à obtenir leur libération, ont en priorité le droit de vivre dignement, plutôt que d’être obligés d’avoir recours à une demande d’euthanasie pour échapper à leur situation.

Les aumôniers catholiques et les pasteurs bénévoles des Établissements pénitentiaires néerlandophones.

Affaire « Zwarte Piet » – Moi, c’est Saint-Nicolas qui me dérange

Je confesse avoir souri en entendant tous ces doctes sociologues et militants anti-racistes débattre ces derniers jours de la question de savoir si – comme l’affirme un rapport de l’ONU – le père Fouettard est – ou non – un symbole de l’esclavagisme des noirs par les blancs. Non pas que le débat soit idiot, mais parce que je pense que le langage juridique n’a que peu sa place dans le cadre des traditions folkloriques. Une loi interdisant d’encore exhiber un père fouettard noir aux côtés du patron des écoliers – serait risible. Par contre, si je devais donner une idée de buzz commercial et médiatique à une chaine de grands magasins, ce serait de prévoir cette année autour de la fête du 6 décembre, dans toutes les succursales des Saint-Nicolas noirs accompagnés de pères fouettards blancs. Histoire d’aborder la question de la meilleure façon qui soit: avec humour et second degré. Soit dit en passant, quand on connaît l’engouement national de la fête de Saint-Nicolas aux Pays-Bas, ce qui me surprend le plus – c’est que la polémique tourne autour de la couleur de peau du « Zwarte Piet » et non à propos du culte d’un évêque dans un pays à forte majorité calviniste…  

Mais redevenons sérieux: Moi, c’est surtout Saint-Nicolas qui me dérange. Pas la fête et le folklore, mais la « tromperie organisée » de parents pensant rendre service à leur enfant en lui faisant croire en une histoire qui tronque la vérité (que c’est Saint-Nicolas qui apporte les cadeaux et non pas eux). Ce faisant, ils se font surtout plaisir à eux-mêmes. Si j’en crois une sentence judiciaire française, un père ne peut donner la fessée à son enfant. (Je ne pense pas qu’il faille criminaliser le geste, mais sur le fond – je suis d’accord: la fessée est un aveu d’impuissance des parents et non de leur autorité). Mais pourquoi, les parents auraient-ils davantage le droit de répondre aux questions de leur petit par une histoire fausse? C’est ce que j’expliquais dans ce blog, en décembre 2011 – en partant d’une anecdote vécue il y a 44 ans et que je n’ai jamais oubliée. Allez me relire… Deux années plus vieux, je n’ai pas changé d’avis.