Blog: bilan du mois de février

Ce blog a été ouvert le 11 mars 2011. En mars, il recevait 1467 visites et 2383 pages avaient été vues. Du 3 avril au 3 mai, il recevait 3689 visites et 5483 pages étaient visionnées ; du 1er mai au 31 mai 3322 visites et 5626 pages visionnées. Du 1er juin au 31 juin, le blog a reçu 3464 visites et 5721 pages furent visionnées. La fréquentation baissa durant les vacances, car le blog – aussi – pris du repos. Pour le mois de septembre 4423 visites sont enregistrées et 6683 pages sont visionnées. En octobre, il y eut 3027 visites pour 4689 pages visionnées. En novembre, il y eut 2679 visites pour 3915 pages visionnées. En décembre, 3203 visites pour 4754 pages visionnées. En janvier, 3143 visites pour 4815 pages visionnées. En février, cela donne 3709 visites pour 5501 pages visionnées. En mars, il y eut 3592 visites et 5530 pages visitées. En avril, il y eut 4063 visites pour 6280 pages visitées. En mai, il y eut 4895 visites pour 8100 pages vues. En mai, il y eut 4499 visites pour 5395 pages vues. Je n’ai pas reçu les chiffres de juin. En juillet,  3502 visites pour 4158 pages vues. En août: 3213 visites pour 5059 pages vues. En septembre: 5624 visites pour 8773 pages vues. En octobre 3268 visites pour 5337 pages vues. En novembre 3467 visites pour 5777 pages vues. En décembre 3018 visites pour 4411 pages vues. En janvier 3891 visites pour 5419 pages vues. En février 3736 visites pour 5724 pages vues.

Le lectorat reste majoritairement belge (3147 visites). La France suit avec (267 visites) et puis le Canada (40 visites) et la Suisse (26 visites).

L’article le plus fréquenté fut « Bluffé par Benoît XVI » du 12 février avec 629 visites. Vient ensuite « Carême amoureux » du 13 février avec 178 visites et « Futur conclave – John Allen, un analyste à suivre » du 14 février avec 176 visites.
Merci aux lecteurs et suite au mois prochain.

« Divine patience » – 3e dimanche de Carême, Année C

« Seigneur, laisse-le encore cette année… Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir » (Luc 13, 1-9)

La patience n’est pas une vertu facile. Même pour les croyants. Quand notre entourage se méconduit, cela nous déçoit. Et nous pensons que Dieu ferait bien de montrer qu’Il n’est pas content, Lui non plus. Voilà pourquoi, quand arrive une catastrophe, beaucoup y lisent la « main de Dieu ». Comme on disait jadis aux gosses : « Le petit Jésus t’a bien puni ». Ceci, malgré le livre de Job qui explique que le juste souffre autant que le coquin. Au temps de Jésus, la vision archaïque d’un « Dieu punisseur » était encore fort répandue. Le Christ s’en distancie avec vigueur : Ces gens massacrés par Pilate, ou écrasés par une tour ? Cela pourrait être chacun de nous. Raison de plus pour ne pas les juger coupables de quoi que ce soit, ou de nous croire innocents de tout. « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez de la même manière ». Puis, le Fils de l’homme explique que son Père – lui – prend patience. Tel ce jardinier qui demande au propriétaire d’un figuier stérile de lui laisser sa chance. « Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir ». C’est cela l’espérance : Ne pas voir en l’autre ce qu’il est (ou n’est pas), mais bien ce qu’il pourrait devenir sous le souffle de l’Esprit. C’est ainsi que le Père nous regarde. Ainsi aussi, devons-nous nous regarder les uns les autres.

In memoriam Julien Cardinal Ries

L’actualité ne m’a pas encore permis de rendre hommage au cardinal Ries, dont les funérailles seront célébrées demain. Je l’ai quelques fois croisé: un prêtre convaincu et un savant intègre. Je pense que son œuvre nous instruit autant que sa vie. Voilà un homme pour qui l’histoire des religions – depuis les origines – n’a guère de secrets. Et pourtant, loin de céder au nihilisme ambiant (« Tout cela prouve que c’est l’homme qui se crée des divinités »), il décela dans cette aspiration universelle à la spiritualité de la part de l’homo religiosus, la trace de l’Esprit qui prépare à l’Evangile. Sa titulature de Cardinal, fut de la part de Benoît XVI, la reconnaissance d’une œuvre théologique majeure au service de l’Eglise.

Sede Vacante… et Caterpillar

Ce soir, nous étions réunis à la cathédrale de Liège et c’est avec émotion que l’Evêque et le diocèse ont rendu grâce pour le pontificat de Benoît XVI, qui s’est clôturé à 20h.
Le siège est désormais vacant et – j’en ai été témoin la dernière fois: cela se sent presque physiquement au Vatican – c’est désormais le collège des Cardinaux qui est à la manœuvre. Prions pour eux. En particulier pour le cardinal Danneels qui, en quelque sorte, représente les catholiques de Belgique.

En même temps, c’est aujourd’hui que Caterpillar annonça des licenciements massifs à Gosselies. Comment ne pas s’unir à l’émotion de tant de familles précarisées? Contrairement à ce qui s’est trop fait ailleurs, la direction est venue communiquer la terrible nouvelle. C’est plus courageux. Cependant, je ne pense pas que la date du 28 février – dernier jour du pontificat – fut choisie au hasard. C’est un vieux truc de communicateur: Faire passer une mauvaise nouvelle, le jour d’un événement planétaire. Noyé dans l’autre événement, l’espoir est d’en atténuer le choc auprès de l’opinion. Apparemment, cela n’a pas vraiment réussi. Et c’est mieux ainsi.

 

Que faut-il attendre du prochain Pape? – La Libre pp.52-53

Dans la Libre de ce jour pp.52-53, se trouve un regard croisé sur l’Eglise entre Raphaël Jacquerye et votre serviteur: « Que faut-il attendre du prochain Pape? » L’exercice a ses limites. Il n’est, en effet, pas facile de s’exprimer de façon profonde sur pareil sujet en quelques mots via une interview téléphonique. (A ceux qui veulent en apprendre davantage sur ma façon de percevoir les choses, je conseille de lire « Pourquoi je ne crois pas à la faillite du christianisme », éditions Nouvelle Cité). S’il est clair que Raphaël Jacquerye et moi-même ne mettons pas les mêmes priorités – et, si on avait creusé, outre des points communs, quelques francs désaccords seraient apparus – c’est surtout sur la façon de répondre aux questions que je constate une différence. Là où lui s’attache surtout à l’institution qu’il souhaite réformer, je considère la foi qu’il s’agit de raviver. Lui semble dire: « L’eau ne passe plus, parce que les canalisations sont bouchées ». Moi, je pose comme question: « Comment faire pour qu’il y ait encore de l’eau dans les canalisations? » Sans engager ici un débat de fond, je pense que la raison de cette différence est également d’ordre générationnel et sociologique. Plus âgé que moi et issu du pilier chrétien, Raphaël Jacquerye part de son éducation catholique et – constatant un décalage entre celle-ci et la culture du temps – semble dire: « adaptez l’Eglise aux temps et la foi se renouvellera ». Issu d’un monde où la plupart de mes copains d’enfance ne pratiquaient déjà plus et ayant « fait les deux écoles », je prêche quant à moi: « Vivez de l’Esprit et l’Eglise se régénérera ». Je suis, en effet, intimement convaincu que le trésor de la foi en un Christ crucifié – « scandale pour les juifs, folie pour les peuples » (1 Cor 1, 23) – n’est pas de l’ordre de l’évidence culturelle. Pour le répandre, il faut s’en laisser pétrir et accepter de parfois vivre à contre-courant de l’opinion commune. Raphaël Jacquerye ne dirait sans doute pas le contraire et nos démarches ne sont pas forcément antinomiques, mais – bien plus encore que les questions de fond qui éventuellement nous diviseraient – c’est surtout ce contraste entre nos regards qui offre ici matière à méditer.

 

 

 

 

Après Benoît XVI, le dernier Pape?

Sur le net ou dans la rue, d’aucuns me demandent si le prochain Pape sera le dernier. Pareille inquiétude se fonde sur la soi-disante « prophétie de saint Malachie », éditée en 1595 par le moine bénédictin Arnold Wion. Il s’agit d’un document de six pages dont il attribuait la composition à saint Malachie, archevêque d’Armagh (1095 env.-1148). Cette liste reprend une suite de cent onze devises qui s’appliquent aux papes, depuis Célestin II (1113-1114) jusqu’à nos jours. Si on suit la liste des Papes, Jean Paul Ier serait De medietate lunae (moitié de la lune); Jean-Paul II De labore solis (le travail du soleill) et Benoît XVI De gloria olivae (la gloire de l’olivier). Après, ne resterait qu’un dernier pape. Saint Malachie le décrit comme « Pierre le romain » qui – après la tribulation – verrait le Jugement dernier.  De quoi agiter les consciences.

Se préparer au retour du Christ, est le devoir de tout chrétien. Mais le faire en se fondant sur la « prophétie » de saint Malachie me paraît moins inspiré. L’ouvrage est, en fait, une composition. (Ici, je m’inspire librement d’un article). Une première partie est historique et décrit les Papes se succédant depuis le soi-disant auteur – Malachie – au XIe siècle, jusqu’à la date réelle de composition de l’ouvrage, fin du XVIe siècle. En effet, jusqu’à Urbain VII (1590), les devises sont accompagnées d’un bref commentaire dont l’auteur serait le dominicain Alfonso Charon, dit Ciacconius. Comme on y retrouve les mêmes erreurs d’armoiries et le même choix d’antipapes que dans les notices des papes publiées en 1557 par Onofrio Panvinio, les historiens pensent que Charon se serait servi de cet ouvrage pour composer sa liste. Après Urbain VII, le ton change. On donne aux Papes des devises vagues qui peuvent s’appliquer à tout un chacun. A une exception près: la devise qui suit Urbain VII. De antiquitate urbis désignait fort clairement le cardinal Simoncelli, évêque d’Orvieto, Urbs vetus. La soi-disante prophétie de Malachie avait donc été fabriquée par un petit malin au XVIe siècle pour influencer un conclave, en invitant les cardinaux à choisir l’évêque d’Orvieto. Malheureusement pour l’auteur, celui-ci ne fut pas élu pape et la « prophétie » sombra dans l’oubli. Ce qui me permet de conclure par un jeu de mot pourri: « Bien Malachie ne profite jamais ». Quoique… Ses prédictions retrouveront une gloire posthume aux XIXe et XXe siècles.

In memoriam Stéphane Hessel

L’histoire est faite de troublantes coïncidences: Au moment où Benoît XVI se retire, Stéphane Hessel  – figure symbolique de la laïcité – quitte ce monde.
Je l’avais rencontré à la Foire du livre de Bruxelles, avant que son manifeste « Indignez-vous » ne le rende mondialement célèbre. La profondeur et la vivacité de ce grand aîné m’avaient impressionné. L’homme était le contraire du cynique et du résigné. Il avait vécu, tout à la fois les camps nazis et la rédaction de la déclaration universelle des droits de l’homme – deux événements hautement symboliques du XXe siècle. Si les générations montantes l’écoutaient avec passion, c’est qu’elles sentaient en lui toute la jeunesse de l’homme debout.

Proche de la laïcité philosophique, Stéphane Hessel était un bâtisseur de ponts qui respectait la croyance, même s’il se montrait critique par rapport au monothéisme. Mais cet ancien diplomate le savait mieux que quiconque: Etre critique de l’autre, n’empêche pas le respect. En entendant la dureté sans nuance de certains commentaires laïques (pas tous – je précise) à propos du Pape ces jours-ci, je me dis que – dans notre pays – pareille attitude n’est pas encore pleinement intégrée.

Viande de cheval et regard sur l’Eglise

L’affaire de la viande de cheval nous dit quelque chose de notre société: Un produit passe d’intermédiaires en intermédiaires et puis – malgré tous les contrôles – plus personne ne sait encore ce qui se trouve dans l’assiette. On pense être informé, car sur la boîte de surgelés se trouve une belle étiquette. Et pourtant…

Il en va un peu de même avec nombre de choses qui se lisent dans l’actualité catholique ces jours-ci. Le flot des rumeurs passe de dépêche en dépêche. Plus personne ne sait encore exactement qui a donné l’info ou comment la recouper. Chacun se croit donc bien informé en la relayant, car « on l’a entendu à la TV ». Et pourtant…

Ainsi, cet intellectuel déclarant aujourd’hui dans un grand quotidien du nord du pays: « Le Pape a réussi à renoncer au job le plus désirable au sein de son organisation, pour faire ce dont il a vraiment envie ». Voilà une grille de lecture représentative de notre société de consommation: Le Pape avait le « job suprême », mais choisit pourtant de se retirer pour jouir de la vie. Bref, tout est question de choix entre désirs à assouvir. Que voilà une information représentative de l’homme postmoderne. Il a renoncé à la naïveté des catéchismes. Lucide, maintenant, il sait. Et pourtant…  Cet homme a des yeux et ne voit pas. Bien sûr que l’Eglise est aussi une réalité dont les membres sont pétris de chair et donc de péché. Mais il y a bien plus que ça. Dans l’analyse du chroniqueur, nulle trace d’élévation ou d’idéal – et encore moins d’Esprit. Il croit être informé sur l’Eglise… Tout comme quelques heures plus tôt, il pensait manger des lasagnes au boeuf.

 

« L’homme en blanc » – 2e dimanche de Carême, Année C

« Ses vêtements devinrent d’une blancheur éclatante » (Luc 9, 28b-36)

Quand on parle de « l’homme en blanc », beaucoup pensent au Pape. La blancheur de sa soutane rappelle, en effet, qu’il est témoin de la Lumière divine. Bientôt, cette blanche soutane passera des épaules de Benoît XVI à celles d’un nouveau successeur de Pierre. Comme chaque baptisé, les Papes passent, car ils ne sont que disciples de Celui qui – seul – rayonne pleinement de la lumière de Dieu. En ce dimanche, c’est ce que le Christ manifeste à ses disciples par sa transfiguration.

La transfiguration de Jésus sur la montagne, c’est l’expérience de l’infinie puissance d’amour de Dieu qui s’exprime à travers Lui. Difficile de décrire ce que les trois apôtres ont vu, mais  leur Maître leur est apparu d’une « blancheur éclatante ».  A ses côtés Pierre, Jacques et jean ont perçu la présence de Moïse, qui donna la loi, et d’Elie, modèle des prophètes. En effet, en Christ sont récapitulés la loi et les prophètes – et donc toute l’histoire sainte d’Israël. Alors, résonna la Voix. Aujourd’hui encore, elle nous dit : « Celui-ci est mon Fils… Ecoutez-le ».

Un désert au cœur des villes

La plupart des grands médias n’en parleront sans doute pas: Le décès du père Pierre-Marie Delfieux vient d’être annoncé. Il était le fondateur des Fraternités Monastiques de Jérusalem.
En quelques mots: Il s’agit d’un prêtre diocésain qui travaille dans les années 60 du XXe siècle, en équipe dans une aumônerie d’étudiants autour de celui qui deviendra le cardinal Lustiger. En plein mai ’68, l’abbé Delfieux ne jette pas de pavés, mais part vivre en ermitage dans le désert. Depuis sa jeunesse, il est – en effet – fasciné par la figure du Charles de Foucauld. A son retour vers la vie moderne, l’homme est habité par une intuition forte: C’est au milieu des villes que nombre de nos contemporains vivent désormais le désert.
Ici, je cite l’agence Cathobel: « En juin 1974, sa décision est prise de devenir moine dans la ville. L’église de Saint-Gervais lui est alors confiée dans le centre de Paris, pour y établir la future fraternité. Proche de l’Hôtel de Ville et du quartier des Halles, l’église se trouve dans un quartier en pleine rénovation. D’emblée l’essentiel est posé : une vie fidèle aux grandes exigences monastiques et professant les trois vœux de chasteté, pauvreté et obéissance, mais adaptée, en sa forme concrète, aux réalités de l’Église postconciliaire et du monde contemporain. L’accent est mis sur la prière personnelle et communautaire, avec d’amples liturgies chantées dans une église ouverte à tous. La vie fraternelle est fondamentale, mais elle se vit en ville, dans des appartements ou des maisons loués, sans que la Fraternité puisse acquérir de propriétés. Le travail, nécessaire pour gagner son pain, se veut aussi solidaire des contraintes vécues par les citadins : il se vit, de préférence, à mi-temps, comme salarié. Les frères veulent ainsi se situer en solidarité avec les citadins qui les entourent, mais aussi en contestation, pour affirmer le primat de l’amour et de la prière ».

Prions pour ce bon et loyal serviteur de l’Evangile et confions sa fondation au Maître de la moisson.