« Société de consolation » – 12° dimanche, Année C

«Celui qui veut sauver sa vie, la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi, la sauvera». (Luc 9,18-24)

Nous vivons dans une société de consommation. Notre économie est fondée sur la croissance et la croissance implique la consommation. Cela nous apporte le progrès, mais également la pollution, les bouleversements climatiques et les crashs boursiers. Et puis surtout, si la consommation permet de vivre plus confortablement  – elle ne rend pas plus heureux.

Pour trouver le bonheur, un autre chemin existe : «Celui qui veut sauver sa vie, la perdra ; mais celui qui perdra sa vie pour moi, la sauvera». Apprendre à mourir à ses petits égoïsmes pour vivre selon les élans du cœur et les exigences de la conscience,  tel est le secret d’une vie digne de l’homme. Il n’est pas réservé aux chrétiens, mais le baptême lui donne une dimension particulière : « prendre sa croix » à la suite du Seigneur. Cela est exigeant et parfois même… crucifiant. Mais celui qui osera un tel chemin, vivra un avant-goût de la résurrection. Ce que le société de consommation ne peut offrir, la société de consolation nous y ouvre.   

Théologiens musulmans : le défi (ter) – Hassem Chalghoumi, la question à poser

Suite au bref passage dans notre pays de l’imam de Drancy, Hassem Chalghoumi, je reste avec une question. Dans son éditorial de la semaine (Marianne-B p.3: « Un imam d’enfer »), Pascal Vrebos salue cet homme « qui se déplace entouré de gardes du corps, toujours sur le qui-vive, un courage tranquille et une parole qu’il est bon d’entendre en ces temps d’extrémisme ». Et de conclure: « Cet imam est-il isolé chez nous? D’autres imams vont-ils tenir publiquement un discours semblable? Devront-ils être mis sous protection policière? Une seule réponse: que cette majorité que l’on dit silencieuse se mette à faire beaucoup de bruit ».  A l’opposé de cet éloge, il y a l’article critique paru dans les colonnes du quotidien « le Soir » du mardi 11 juin (p.5). Celui-ci soulignait la méfiance à l’égard de l’imam de Drancy de la part de nombreux intellectuels musulmans de Belgique, considérant que Chalghoumi est surtout préoccupé par la promotion de son récent livre. « Peopolisé », il ferait beaucoup de bruit pour un message paisiblement vécu par tant de musulmans de Belgique.

Je ne connais pas l’imam de Drancy et me refuse donc d’évaluer la sincérité de ses propos. Il est vrai qu’Hassem Chalghoumi ne laisse pas indifférent. A en croire une courte recherche sur internet, certains musulmans le traitent de « sioniste », d’homme de Manuel Valls, de chien du CRIF (conseil représentatif des institutions juives de France), de collabo, etc.  Ainsi, cette vidéo de « repentance » de Farid Hannache, un de ses anciens collaborateurs.  Cependant – quel que soit le jugement sur la personne – le fait que l’imam de Drancy ait besoin de protection policière est le signe d’un très gros malaise. Quel critique de l’establishment chrétien, juif ou athée aurait besoin d’être ainsi protégé? Un malaise qui explique que, dans un récent sondage des journaux Sudpresse (29 mai p.2), 78% des Wallons (!) déclarent l’islam non compatible avec les valeurs de la Wallonie (contre 18% d’incompatibilité pour le catholicisme – alors que les Wallons ne sont guère tendres avec la parole de l’Eglise). Les identitaires islamistes et islamophobes ne seront pas troublés par ce sondage, car ils sont d’accord sur un point: Nous sommes engagés dans une lutte à mort entre la charia et l’état de droit constitutionnel. Ce n’est donc pas à eux que je m’adresse, mais à tous les autres (lire mes interventions à ce sujet à l’ULB). Et je reprends à ma manière la question de Pascal Vrebos: Je me fiche pas mal de savoir si les musulmans de Belgique apprécient ou non l’imam Chalghoumi. Mais sont-ils d’accord avec le contenu de son message?  Si non, pourquoi? Et, si oui – au vu du sondage de Sudpresse – comment faire en sorte pour que cela se sache davantage?

« Tu vois cette femme ? » – 11° dimanche, Année C

«Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche et ce qu’elle est : une pécheresse». (Luc 7,36- 8,3)

Imaginons que nos paroisses du centre-ville de Liège invitent – d’ici quelques mois – le nouvel évêque et, qu’au milieu du repas, une femme de mauvaise vie se jette à ses pieds. Je pense que nous serions tous mal à l’aise… et moi le premier. Et pourtant, c’est exactement ce qui arrive dans l’Evangile de ce dimanche. Face au trouble de son hôte – qui est l’équivalent du bon paroissien d’aujourd’hui – Jésus ne fait pas l’éloge de la vie dissolue de cette femme. Mais Il souligne l’élan de son cœur. Alors que tous les bienpensants autour de la table ne voient en elle qu’une pécheresse, Jésus – lui – perçoit l’enfant de Dieu. Cette femme l’a senti. D’où sa gratitude. Le Christ rappelle à son hôte que, quand le cœur se durcit, la vertu est stérile. Dieu est amour. C’est donc l’amour qui sera la mesure de nos vies. « Je te le dis : si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c’est à cause de son grand amour ».

Info: Liège, 23 juin – Journée pour la route, Messe à S. Christophe et bénédiction

Ce dimanche 23 juin, soit à quelques jours des nombreux départs en vacances, la traditionnelle « Messe pour la route » sera célébrée à 10h en l’église Saint-Christophe de Liège. Saint-Christophe est le patron des voyageurs et des conducteurs. La célébration, qui se tiendra en présence d’un représentant des forces de police liégeoise, invitera à une conduite responsable. L’assemblée priera tout particulièrement pour les victimes de la route, ainsi que pour celles et ceux qui veillent à la sécurité routière : force de police, SMUR, Croix-Rouge, protection civile, pompiers, etc. La cérémonie sera suivie de la bénédiction des conducteurs de voitures, motos, vélos… et autres moyens de locomotion dans la cour du collège Saint-Servais. A partir de 9h du matin, le parking de la cour du collège sera accessible pour les véhicules des participants (rue S. Gilles 104). Chacun est bienvenu.

Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) – La paille et la poutre…

Réunis à Dublin, la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) devait élire une nouvelle présidence. Le président sortant est passé à 13 voix de différence sur plus de 600 votes, mais… avec 5 bulletins de plus que le nombre de votes officiellement prévus. Anomalie qui aurait dû mener à demander un nouveau vote. Curieusement pourtant, la majorité des membres présents n’a pas choisi de sanctionner l’irrégularité et a voté la validité du scrutin. Candidat malheureux à la présidence, le Liégeois Philippe Leruth dénonce l’aberration sur son blog: « Témoins de pareille anomalie, dans le plus petit village du monde, tous les journalistes actuellement présents à Dublin auraient sans aucun doute dénoncé les faits. Le résultat du scrutin n’en a pas moins été confirmé, à une écrasante majorité, et les journalistes participants ont choisi pudiquement de fermer les yeux ». Face à pareille attitude, Martine Simonis, la secrétaire nationale francophone de l’AGJPB (association des journalistes professionnels de Belgique francophone), a démissionné du Présidium qui dirige les travaux. Pas suite à une quelconque déception liée à la non-élection de son compatriote, mais parce que des principes démocratiques fondamentaux sont mis en cause. Et Philippe Leruth de conclure: « Le plus dramatique dans tout cela? C’est que la crédibilité journalistique, elle aussi, a reçu une grave blessure, ce jeudi, à Dublin. Il faudra longtemps avant que certain(e)s de mes consœurs et confrères puissent dénoncer des entourloupes électorales sans craindre de se voir opposer leur attitude dans une capitale irlandaise dont nous avons pu découvrir bien des charmes… »

Je ne suis pas journaliste professionnel et nullement impliqué dans l’affaire. Ceci explique sans doute que je sois plus nuancé que Philippe Leruth. Ce triste épisode rappelle la faille constitutive de toute structure humaine. L’ego des individus et la lourdeur des structures font en sorte que là où il y a institution, il y a risque  – je dirais même probabilité – de disfonctionnement. D’où l’importance d’avoir une presse indépendante et honnête pour les dénoncer. Cependant, la presse n’est pas qu’observateur critique de la nature humaine. Elle en est également un acteur. Dès lors, si les journalistes se doivent d’être les sentinelles de la vie sociale et des éveilleurs de consciences citoyennes, ils ne peuvent se muer en donneurs de leçons. Celui qui dénonce, doit également décoder, contextualiser et parfois aussi – plutôt que de monter en épingle une irrégularité pour faire mousser l’info – la ramener à de justes proportions. L’incident de Dublin rappelle le sage avertissement de Jésus:  « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ! Ou comment peux-tu dire à ton frère : Frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l’œil de ton frère. » (Luc 6, 41)

« Ne pleure pas » – 10° dimanche, Année C

 «Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi». (Luc 7, 11-17)

Parfois, le Christ fait un miracle, presque malgré lui. Parce qu’Il est pris de pitié devant les larmes humaines. Ainsi, cette veuve qui enterre son unique enfant. Le drame est double : Elle enterre son fils et – privée de mari – elle perd le seul soutien de ses vieux jours. Cette femme pleure. La vie peut être si cruelle. Comment encore trouver la force de continuer ? Le Christ n’a pas pour mission de sécher toutes les larmes. Pourtant, Il dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi ». Le mort est ramené à la vie et sa mère à l’espoir. Cela n’empêchera pas d’autres larmes, car des années plus tard – cet homme mourra pour de bon. Mais le geste du Christ rappelle que Dieu est un Dieu des vivants et non des morts. Un Dieu de la joie et non des larmes. Que même la mort n’a pas le dernier mot. Au-delà, nous attend un Rivage, où le Dieu de la résurrection et de la vie, fera de toute larme – une larme de joie.

Théologiens musulmans : le défi (suite) – Hassem Chalghoumi dans La Libre p.19

Dans le prolongement du débat engendré, suite à ma chronique parue en avril dernier dans Marianne Belgique: « Théologiens musulmans : le défi« , j’invite mes lecteurs à prendre connaissance de l’interview, parue ce jour dans les pages (p.19) et sur le site du quotidien bruxellois « La Libre », d’Hassem Chalghoumi, imam de la mosquée de Drancy et président de la conférence des imams en France.

Morceaux choisis:
Les musulmans modérés se sentent-ils menacés ? Oui et je le comprends. J’ai été agressé physiquement et menacé de mort plusieurs fois. Mais c’est le prix à payer pour s’opposer à cette minorité. Les musulmans modérés sont trop discrets. Je leur dis que la menace du rejet et du racisme est aussi réelle que celle de l’intégrisme. Des sites intégristes recrutent énormément de jeunes. C’est une catastrophe ! Je renvoie la responsabilité vers nos dirigeants européens. Pourquoi bougent-ils pour sauver Benghazi, le Mali, les civils syriens… Alors que nous, citoyens européens, sommes menacés par ces sites internet. Ils doivent faire le nécessaire pour nous protéger, fermer ces sites, chercher et poursuivre ces intégristes qui sont en train de recruter et créer des Merah.

Votre discours est considéré comme “courageux” par de nombreuses personnalités françaises et internationales. Vous sentez-vous courageux ? Il y a beaucoup trop d’amalgames entre islam et intégrisme. Je comprends très bien que les Français et Belges ne comprennent pas pourquoi la majorité silencieuse ne s’exprime pas. Ce n’est plus une question de courage, mais un devoir de protection de notre avenir.

Comment les non-musulmans peuvent-ils vous épauler ? Je rencontre cette semaine le pape François pour lui dire que l’Europe est une terre chrétienne et qu’il faut nous protéger en tant que citoyens, voisins et amis face à l’intégrisme. Le racisme se nourrit de l’intégrisme. Il faut donc rejeter l’intégrisme et soutenir les modérés.

Vous dites “les fanatiques doivent rentrer chez eux”, mais il y a de plus en plus de convertis belges et français… Si vous êtes pour la charia et contre nos valeurs, partez ! Allez trouver des compagnons de votre idéologie ailleurs. Ne détruisez pas notre « vivre ensemble ». Ne gâchez pas notre bonheur ! Les convertis basculent très souvent à l’extrême.

 

Le mariage de Christine Boutin selon le droit canon (Le Soir p. 11)

Cela ressemble un peu à une dispute familiale qui tourne au vinaigre. Au début, on s’engueule avec des arguments de fond. Et puis, quand les esprits s’échauffent, ce sont les attaques les plus basses et gratuites qui sortent. Qu’importe leur justesse – tant que cela fait mal.

Dans le cadre du débat français sur le « Mariage pour tous », un journaliste stagiaire du quotidien bruxellois « Le Soir » fait état en p.11 de l’édition du jour, du buzz qui agite la France autour du mariage de Madame Christine Boutin. La politicienne et militante catholique a épousé son cousin germain et – ainsi affirme l’article – cela serait contraire au droit canon (soit l’ensemble de règles qui régissent l’Eglise catholique). D’où la conclusion jubilatoire: « Ô, la vilaine pécheresse, incestueuse de surcroît ». La suite sur twitter, sous l’élégant hashtag #BoutinCoucheAvecSonCousin.

Pourrais-je suggérer à tous ces joyeux « buzzeurs » de prendre la peine de se renseigner auprès de canonistes? Ils apprendront que l’empêchement de mariage catholique entre cousins germains, prévue au canon 1091 §2, est une mesure de précaution qui peut être levée par simple dispense de l' »ordinaire du lieu » – soit l’évêque diocésain ou son équivalent, selon les termes du canon 1078 §1. Je ne doute pas un seul instant que Madame Boutin ait obtenu pareille dispense. (Pas de mariage à l’église sans celle-ci et il y a lieu à penser qu’elle s’est mariée religieusement). Mais, dans le fond, qui s’en soucie? Qu’importe la justesse de l’argument – tant que cela fait mal. Le débat autour du « Mariage pour tous » mérite mieux. Et je m’adresse ici aux deux camps qui se font face. Est-il possible de vivre un désaccord – même sérieux – sans traiter l’autre de tous les noms? Non, décidément, « l’homme ne naît pas démocrate »(soupir)

 

Blog: bilan du mois de mai

Ce blog a été ouvert le 11 mars 2011. En mars, il recevait 1467 visites et 2383 pages avaient été vues. Du 3 avril au 3 mai, il recevait 3689 visites et 5483 pages étaient visionnées ; du 1er mai au 31 mai 3322 visites et 5626 pages visionnées. Du 1er juin au 31 juin, le blog a reçu 3464 visites et 5721 pages furent visionnées. La fréquentation baissa durant les vacances, car le blog – aussi – pris du repos. Pour le mois de septembre 4423 visites sont enregistrées et 6683 pages sont visionnées. En octobre, il y eut 3027 visites pour 4689 pages visionnées. En novembre, il y eut 2679 visites pour 3915 pages visionnées. En décembre, 3203 visites pour 4754 pages visionnées. En janvier, 3143 visites pour 4815 pages visionnées. En février, cela donne 3709 visites pour 5501 pages visionnées. En mars, il y eut 3592 visites et 5530 pages visitées. En avril, il y eut 4063 visites pour 6280 pages visitées. En mai, il y eut 4895 visites pour 8100 pages vues. En mai, il y eut 4499 visites pour 5395 pages vues. Je n’ai pas reçu les chiffres de juin. En juillet,  3502 visites pour 4158 pages vues. En août: 3213 visites pour 5059 pages vues. En septembre: 5624 visites pour 8773 pages vues. En octobre 3268 visites pour 5337 pages vues. En novembre 3467 visites pour 5777 pages vues. En décembre 3018 visites pour 4411 pages vues. En janvier 3891 visites pour 5419 pages vues. En février 3736 visites pour 5724 pages vues. En mars 5198 visites pour 7740 pages vues. En avril 4415 visites pour 6323 pages vues. En mai – grosse progression, dû à quelques événements – 6693 visites pour 9284 pages vues.

Le lectorat reste majoritairement belge (5731 visites). La France suit avec (502 visites) et puis la Suisse (46 visites) et le Canada (45 visites).

L’article le plus fréquenté fut « Je crois que je vais aller buter un Curé » du 13 mai avec… 1736 visites. Gros succès d’audience donc, sans compter que, repris sur le site du quotidien « La Libre », l’article fut le plus lu du jour avec plus de 220 ‘likes’. Et pourtant, c’est le genre de ‘post’ que je n’aime pas écrire et que – même rédigé – j’ai longuement hésité à publier. La polémique, surtout par le net, ne me ressemble pas et me lasse vite. Rien de tel pour « booster » la fréquentation de mon blog, mais j’aime tellement mieux un article qui fait réfléchir paisiblement, plutôt que ce genre d’exercice – parfois nécessaire – mais qui vous fait entrer dans l’arène, que vous le veuilliez ou non. Vient ensuite  « In memoriam Christian de Duve » du 6 mai avec un impressionant 926 visites et « Nouvel évêque de Liège » du 31 mai avec 471 visites. J’ajoute 286 visites pour « Catholiques et francs-maçons » du 29 mai et 262 visites pour « L’agent n’a pas d’odeur. Vraiment? » du 27 mai. A l’occasion de ce dernier article, certains me demandent pourquoi j’écris sur des sujets apparemment éloignés de la religion. Je leur réponds que toute réalité concerne la religion.

Merci aux lecteurs et suite au mois prochain.