L’année Maya – La Libre 5 janvier p.53

Ce 5 janvier, ma chronique du mois a été publiée en p.53 du quotidien La Libre. Il s’agit d’une rétrospective de l’année 2012, qui m’avait été demandée par la rédaction. Pour lire celle-ci, cliquez sur le lien suivant: « L’année Maya ».

Merci à la rédaction de « La Libre » de m’offrir cet espace d’expression.

Epiphanie du Seigneur, Année C

« Les mages ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe ». (Matthieu 2, 1-12)

« Epiphanie » signifie en grec : « manifestation ». Dans le calendrier chrétien, cette fête est plus ancienne que celle de la Nativité (fixée en 354 par le pape Libère à la date du solstice d’hiver – soit le 25 décembre). Jusqu’au milieu du IVe siècle, se célébraient au cours de l’épiphanie toutes les manifestations du Christ sur terre : de sa naissance à son premier miracle, lors des noces de Cana.

Aujourd’hui, l’Eglise latine fête l’Epiphanie avec le récit des mages : elle voit dans le périple de ces trois sages suivant l’étoile depuis fort loin, le signe de la manifestation de la lumière du Christ à toutes les nations. En ce dimanche de l’Epiphanie, prions donc spécialement avec nos frères chrétiens du monde entier. Race, langue, culture nous séparent – mais le Christ est la grande lumière qui fait notre unité. Comme les mages, venons l’adorer et offrons-lui, avec cette année nouvelle –  toutes nos réussites (l’or, symbole de tout ce qui est précieux), tous nos échecs et souffrances (la myrrhe, une herbe amère) et toutes nos prières (l’encens, ce parfum dont la fumée monte vers le ciel).

Oui, mettons-nous en route en 2013. Suivons l’étoile. Allons vers l’Enfant de la crèche, qui manifeste la lumière de l’amour de Dieu pour notre monde.

Blog: bilan du mois de décembre

Ce blog a été ouvert le 11 mars 2011. En mars, il recevait 1467 visites et 2383 pages avaient été vues. Du 3 avril au 3 mai, il recevait 3689 visites et 5483 pages étaient visionnées ; du 1er mai au 31 mai 3322 visites et 5626 pages visionnées. Du 1er juin au 31 juin, le blog a reçu 3464 visites et 5721 pages furent visionnées. La fréquentation baissa durant les vacances, car le blog – aussi – pris du repos. Pour le mois de septembre 4423 visites sont enregistrées et 6683 pages sont visionnées. En octobre, il y eut 3027 visites pour 4689 pages visionnées. En novembre, il y eut 2679 visites pour 3915 pages visionnées. En décembre, 3203 visites pour 4754 pages visionnées. En janvier, 3143 visites pour 4815 pages visionnées. En février, cela donne 3709 visites pour 5501 pages visionnées. En mars, il y eut 3592 visites et 5530 pages visitées. En avril, il y eut 4063 visites pour 6280 pages visitées. En mai, il y eut 4895 visites pour 8100 pages vues. En mai, il y eut 4499 visites pour 5395 pages vues. Je n’ai pas reçu les chiffres de juin. En juillet,  3502 visites pour 4158 pages vues. En août: 3213 visites pour 5059 pages vues. En septembre: 5624 visites pour 8773 pages vues. En octobre 3268 visites pour 5337 pages vues. En novembre 3467 visites pour 5777 pages vues. En décembre 3018 visites pour 4411 pages vues.

Le lectorat reste majoritairement belge (2620 visites). La France suit avec (226 visites) et puis le Canada (23 visites).

L’article le plus fréquenté fut « Tout ça ne nous rendra pas l’information » du 11 décembre avec 463 visites. Vient ensuite « Tout ça (suite) » du 13 décembre avec 202 visites et « Esprit de Noël, es-tu là? » du 17 décembre avec 171 visites.
Merci aux lecteurs et suite au mois prochain.

Crise d’adolescence ? – Sainte Famille, Année C

« C’est chez mon Père que je dois être. » (Luc 2, 41-52)

L’évangéliste Luc rapporte le surprenant épisode d’un Jésus, âgé de douze ans, qui fausse compagnie à Joseph et Marie pour demeurer dans le Temple de Jérusalem. Cette « fugue » est-elle le symptôme d’une crise d’adolescence ? Oui et non. Non, car le jeune Jésus n’est nullement en révolte contre l’autorité parentale. Mais oui, en ce sens que l’adolescence est le commencement de l’autonomie adulte. Autonomie qui passe par une prise de distance par rapport au cocon familial. Arrivés à l’adolescence, les enfants adoptés recherchent souvent leurs parents biologiques – non pas par ingratitude envers les parents adoptifs – mais afin de découvrir leurs racines. C’est un peu ce que fait Jésus en séjournant dans le Temple – lieu symbolique de la présence de Dieu en Israël. Quand Marie et Joseph le retrouvent après trois jours de recherche, sa mère lui lance de façon humainement bien compréhensible : « Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi ! » Alors Jésus rétablit son lien de filiation : « Ne le saviez-vous pas ? C’est chez ‘mon’ Père que je dois être. » L’enfant Jésus se dévoile à eux comme le Christ. Plus tard, Il invitera ses disciples à quelque part l’imiter : « N’appelez personne votre « père » sur la terre : car vous n’en avez qu’un, le Père Céleste. » (Mathieu 23:9) Il ne s’agit pas de rejeter nos parents selon la chair, mais de comprendre que selon l’Esprit, seul Dieu donne vie.

Douce nuit…

Noël est passé. Les médias ont fait leur possible pour parler de « l’esprit de Noël ». Force est cependant de constater que l’exercice n’est pas évident pour les rédactions: Bien sûr, on reçoit l’Archevêque. Mais c’est pour l’interroger sur les sujets polémiques du moment, plutôt que de le laisser parler du mystère religieux de la Nativité. On présente aussi de beaux élans solidaires au sein de la population. Ou encore, il y a le témoignage d’un curé qui a de très (trop?) nombreuses célébrations… Fort bien, car cela a du sens. Mais l’approche se cantonne dans l’ordre du « faire ». Il semble plus délicat d’aborder le domaine intime: celui de « l’être ».  Reste donc la question: « En ce début du XXIè siècle, pourquoi la fête de Noël touche-t-elle encore tant le cœur des hommes? »
Dans le centre de Liège, il y eut cette année beaucoup plus de monde que l’année dernière, à participer aux célébrations de Noël. Ce n’est pas dû à un célébrant particulier: ils étaient différents. Peut-être la météo clémente a-t-elle encouragé des personnes âgées à sortir de chez elles, mais cela n’explique pas tout. Surtout la présence importante de jeunes. Alors? Le soulagement d’avoir échappé à la fin du monde – comme me le glissait en plaisantant un paroissien? Je pense – quant à moi – que dans un  monde en crise,  nos contemporains retournent à l’Essentiel. Et à Noël, Celui-ci se fait Nouveau-Né.

Le début d’un monde nouveau – Nativité du Seigneur, Année C

« Aujourd’hui vous est né un Sauveur. » (Luc 2, 1-14)

Apparemment, le calendrier Maya s’est trompé : la fin du monde n’est pas advenue. Partie remise ? La date de l’apocalypse, personne n’en maîtrise ni le jour, ni l’heure. Nous ne connaissons donc pas la fin de l’histoire. Par contre, avec Noël nous en saisissons le plus bouleversant des débuts. Le début d’un monde nouveau.  Un monde où l’homme n’est plus jamais totalement seul. En l’Enfant de la Crèche, Dieu fait une alliance de chair avec l’humanité. Désormais, le Très-Haut verra le monde avec nos yeux, sentira les odeurs avec nos narines et goûtera les saveurs avec notre langue. Il partagera nos joies et nos peines, l’amitié comme la trahison, la vie comme la mort. Et de son premier cri de nouveau-né jusqu’à son dernier souffle de supplicié, c’est d’Amour infini qu’Il embrassera la terre. Cette nuit-là, à Bethléem, un monde nouveau est né. Un monde qu’aucun apocalypse ne pourra défaire. « Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée ? (…) J’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur. » (Romain 8, 35-39) Avec Noël, est né un monde qui a la solidité de Dieu. « Aujourd’hui vous est né un Sauveur. »       

Noël intérieur – 4e dimanche de l’Avent, Année C

« Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » (Luc 1, 39-45)

A moins qu’advienne d’abord la fin du monde prédite par le calendrier Maya, ce sera bientôt Noël… :-) Certains vivent cette période dans l’agitation, car ils reçoivent à la maison leurs enfants et petits-enfants. Il y a un repas à préparer, une dinde à commander, un sapin à décorer et des cadeaux à trouver. D’autres vivent ce temps dans une relative solitude. Peu de gens viendront les voir et ils ne sont guère attendus. Dans un cas comme dans l’autre, essayons de ne pas vivre Noël « du dehors », mais bien « de l’intérieur ». Prions Marie. Elle nous y aidera. Alors – chut… – faisons un instant silence. Afin que notre cœur devienne une crèche intime. Une crèche où l’Esprit pourra faire naître l’Enfant-Dieu. Comme cela s’accomplit d’une façon unique pour la Vierge. Afin que l’on puisse dire de nous, ce qui est proclamé à son sujet : « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »   

Esprit de Noël, es-tu là?

J’ai de la sympathie pour Roland Duchatelet. Tout d’abord parce qu’il est né au nord d’Anvers, mais avec un solide ancrage liégeois – un peu comme moi. Ensuite, parce qu’il est le propriétaire du plus formidable club de football de l’univers – ceci dit, sans la moindre ombre de chauvinisme, bien entendu. Enfin, et surtout, parce qu’il s’agit d’un entrepreneur dynamique, qui n’est pas hostile à sauvegarder une protection sociale pour les personnes en situation de précarité (Il se dit libéral de gauche).

Cependant, je ne puis le suivre quand il déclare, vendredi dernier, lors d’une interview au quotidien « La Libre » (p.5) (avant de poursuivre en affirmant que – si nécessaire – il s’exilerait fiscalement en Suisse, comme Gérard Depardieu le fit en Belgique.): « Un système développé sur une base non réaliste ne survit pas, car l’homme n’est pas naturellement altruiste et solidaire. Il suffit donc de savoir que les gens sont égocentriques pour éviter les erreurs. »  Roland Duchatelet n’est pas la première personne riche que j’entends affirmer cela. Un peu comme si l’argent troublait le regard en faisant projeter sur toute l’humanité, la cupidité qui préside à la recherche obsessionnelle de biens. Je comprends donc mieux la lamentation du Christ: « Pauvre de vous les riches! » (Luc 6, 24)

Oui, Monsieur Duchatelet, l’homme est un être spirituellement blessé et donc faible face à la tentation. Et la tentation de ne « vivre que de pain » (Matthieu 4, 4) est puissante – surtout dans un monde matérialiste. Mais non, Monsieur Duchatelet, l’homme ne se réduit pas à cela. Lors de l’horrible massacre de Newtown ce WE, des institutrices ont fait de leur corps un rempart pour tenter de sauver la vie de leurs élèves. Comment peut-on entendre cela et affirmer que l’homme n’est pas capable d’altruisme et de solidarité?

Ce dimanche, j’étais au centre de Liège. Les commerces étant ouverts, il y avait donc autour de moi pas mal de comportements matérialistes. Mais j’ai également assisté à de beaux concerts de Noël. L’un d’entre eux, était mené par une chorale de personnes non-voyantes. J’ai également vu des jeunes de la Communauté de l’Emmanuel et des Béatitudes faire de l’évangélisation dans la cathédrale et au pied de la statue de la Vierge de Delcour. C’était beau et fort. Alors non – je ne pense pas que les « gens sont égocentriques ». Mais je constate qu’ils le deviennent quand on anesthésie la part spirituelle qui sommeille en eux. En ce temps de Noël, puisse cette part se réveiller dans de nombreux cœurs croyants, agnostiques ou athées. « Paix aux hommes de bonne volonté » (Luc 2,14)

Gaudete… – 3e dimanche de l’Avent, Année C

« Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu. » (Luc 3, 10-18)

Le troisième dimanche de l’Avent est surnommé ‘Gaudete’ – dimanche de la joie. Pour nombre de nos contemporains, il y a peu de joie en ce temps de fin d’année. Notre société de consommation a fait de Noël la fête de la réussite : belle famille, bonne santé, nombreux cadeaux. Beaucoup n’ont pas cela. Le mois de décembre leur rappelle donc plus cruellement encore, l’échec de leur vie. Jean Baptiste invite à un autre chemin vers la joie : celui du partage et de la droiture. Celui de l’attente, surtout : « Il vient Celui qui est plus puissant que moi. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu ». Le feu de l’Esprit réchauffe les cœurs et éveille à une autre joie. Pas une joie qui se mesure à notre niveau de réussite, non. Une joie qui se réchauffe dans l’étincelle du regard de notre prochain. « Être capable de trouver sa joie dans la joie de l’autre : voilà le secret du bonheur », écrivait Bernanos