Un désert au cœur des villes

La plupart des grands médias n’en parleront sans doute pas: Le décès du père Pierre-Marie Delfieux vient d’être annoncé. Il était le fondateur des Fraternités Monastiques de Jérusalem.
En quelques mots: Il s’agit d’un prêtre diocésain qui travaille dans les années 60 du XXe siècle, en équipe dans une aumônerie d’étudiants autour de celui qui deviendra le cardinal Lustiger. En plein mai ’68, l’abbé Delfieux ne jette pas de pavés, mais part vivre en ermitage dans le désert. Depuis sa jeunesse, il est – en effet – fasciné par la figure du Charles de Foucauld. A son retour vers la vie moderne, l’homme est habité par une intuition forte: C’est au milieu des villes que nombre de nos contemporains vivent désormais le désert.
Ici, je cite l’agence Cathobel: « En juin 1974, sa décision est prise de devenir moine dans la ville. L’église de Saint-Gervais lui est alors confiée dans le centre de Paris, pour y établir la future fraternité. Proche de l’Hôtel de Ville et du quartier des Halles, l’église se trouve dans un quartier en pleine rénovation. D’emblée l’essentiel est posé : une vie fidèle aux grandes exigences monastiques et professant les trois vœux de chasteté, pauvreté et obéissance, mais adaptée, en sa forme concrète, aux réalités de l’Église postconciliaire et du monde contemporain. L’accent est mis sur la prière personnelle et communautaire, avec d’amples liturgies chantées dans une église ouverte à tous. La vie fraternelle est fondamentale, mais elle se vit en ville, dans des appartements ou des maisons loués, sans que la Fraternité puisse acquérir de propriétés. Le travail, nécessaire pour gagner son pain, se veut aussi solidaire des contraintes vécues par les citadins : il se vit, de préférence, à mi-temps, comme salarié. Les frères veulent ainsi se situer en solidarité avec les citadins qui les entourent, mais aussi en contestation, pour affirmer le primat de l’amour et de la prière ».

Prions pour ce bon et loyal serviteur de l’Evangile et confions sa fondation au Maître de la moisson.

 

 


« Avoir, pouvoir, valoir » – 1er dimanche de Carême, Année C

« Il fut conduit par l’Esprit à travers le désert » (Luc 4, 1-13)

Carême… A la suite du Christ, l’Esprit nous conduit 40 jours au désert. Le désert est retour à l’essentiel : Qu’est-ce qui me rend plus vivant ? Le désert est aussi le lieu où la tentation reçoit son vrai visage : « Ordonne à ces pierres de devenir du pain ». Vais-je vivre pour les biens matériels, plutôt que spirituels ? Tentation de l’avoir. « Prosterne-toi devant moi et je te donnerai les royaumes de la terre » Vais-je vivre en m’asservissant à la logique du prince de ce monde ? Tentation du pouvoir. « Jette-toi en bas du pinacle du temple et les anges viendront pour te porter ». Vais-je vivre en cherchant à séduire la galerie ? Tentation du valoir.

Carême… A la suite du pape Benoît XVI, nous sommes conduits à comprendre que toute possession terrestre n’est qu’un emprunt ; tout pouvoir, un service temporaire ; et toute dignité, une charge à remettre au pied du Christ. Tel est le chemin de la Pâques. Empruntons-le avec Benoît XVI et – uni à lui – prions pour le prochain successeur de Pierre.

Futur conclave – John Allen, un journaliste à suivre

Conseil d’ami aux journalistes et aux lecteurs de ce blog: S’il est un homme qu’il faut lire ces jours-ci, c’est bien John Allen jr. Ce journaliste américain du National Catholic Reporter (NCR), fut – des années durant – correspondant à Rome. Sa réputation est solide. C’est lui que CNN et les autres grandes chaines télévisées américaines se battent pour avoir comme commentateur quand un événement majeur se déroule au Vatican. Pourquoi? Parce que les connaisseurs savent que peu de Vaticanistes ont, tout à la fois une telle intégrité déontologique, une pareille connaissance du terrain et la confiance de tant de hauts prélats romains. Ce n’est un secret pour personne: Si un journaliste doit pouvoir obtenir une interview de la part d’une éminence de la Curie, il y a de fort à parier que ce soit John Allen. Et je pense pouvoir affirmer que certaines de ces analyses sur le rapport entre Eglise et médias furent lues et reçues par les plus hautes autorités ecclésiastiques. Le crédit de celui qui est aussi un catholique engagé est tel que, comme l’homme se trouvait être par hasard à Rome lors de l’annonce surprise de la renonciation faite par Benoît XVI, d’aucuns pensaient qu’il était au courant… Ce qu’il démentit avec humour.

Sur quoi se fonde pareille réputation? Sur le fait que les analyses de l’Américain sont à l’opposé de la dérive tabloïd. Elles écartant le sensationnalisme et l’anecdotique, pour aborder le fond des choses. Ainsi son dernier article, paru hier sur le site du NCR. Pour ceux qui ne lisent pas l’anglais, je résume: D’aucuns ont affirmé que l’ombre de Benoît XVI pourrait planer sur le conclave et empêcher les cardinaux de délibérer en toute liberté de cœur. C’est plutôt le contraire qui est prévisible et ceci pour trois raisons: 1. Benoît XVI lui-même vient de sortir des sentiers battus en prenant une décision grave et inédite. Il invite donc les cardinaux à être audacieux à l’écoute de l’Esprit.  2. Le fait que le Pape renonce à sa charge en déclarant n’avoir plus la santé pour mener à bien les défis de l’heure, alors qu’il n’est nullement grabataire, accrédite le fait qu’il faille un pontificat qui puisse prendre à bras le corps une série de chantiers ouverts – à commencer par le fonctionnement de la Curie. 3. L’ombre d’un Jean-Paul II défunt fut bien plus importante sur le conclave dernier que ne sera probablement celle d’un Benoît XVI se retirant dans la prière. En effet, si le peuple catholique exprime à ce Pape sa tristesse de le voir se retirer, l’émotion il y a huit ans était d’une toute autre ampleur, face à la perte de « l’athlète de Dieu ».

John Allen conclut en écrivant qu’il ne faut pas, pour autant, s’attendre à un changement de cap au Vatican. Plutôt un changement de style et de fonctionnement. L’analyse a le mérite de donner à penser. Quant aux fidèles, en ce début de carême et en cette fête des saints Cyrille et Methode, patrons de l’Europe – elle les invite à confier le futur conclave au Maître de la moisson. Par le jeûne, le partage et la prière.

Carême amoureux – La Libre 13 février p.47

Ce 13 février, jour du Mercredi des Cendres, qui marque l’entrée des catholiques en Carême,  ma chronique du mois a été publiée en p.47 du quotidien La Libre. Ecrite il y a plusieurs semaines déjà, le renvoi que j’y fais à Benoît XVI n’est nullement lié à l’actualité, même si celle-ci rend ma citation d’autant plus actuelle.
Pour lire la chronique, cliquez sur le lien suivant: « Carême amoureux ».
Je souhaite un saint temps de Carême à tous les lecteurs de ce blog.

Merci à la rédaction de « La Libre » de m’offrir cet espace d’expression.

 

Bluffé par Benoît XVI – suite

Je le disais précédemment: La décision de Benoît XVI de renoncer à sa charge pétrinienne, est un acte théologique qui n’est pas anodin. Ce geste nous dit quelque chose de la relation qui unit le Pape et les autres Evêques catholiques. Il existe une hiérarchie au sein du collège des Evêques: Le Pape est le supérieur hiérarchique des Evêques. Il existe également une collégialité entre tous les Evêques: Le Pape est Evêque de Rome et donc, un évêque parmi les autres. Dans une note explicative préliminaire à la Constitution dogmatique sur l’Eglise de Vatican II, Lumen Gentium, le pape Paul VI a résumé cette double dimension, en désignant le lien entre les Evêques – successeurs des apôtres – et le Pape – successeur de Pierre – par les mots « communion  hiérarchique ». Parce qu’il est le principe de l’unité du collège épiscopal, le Pape en est le chef. Mais, parce que les Evêques sont ses frères dans l’épiscopat, le Pape exerce son autorité en communion avec tous les évêques catholiques du monde.

Le concile Vatican II a édicté qu’à 75 ans, tout évêque serait désormais prié de présenter une renonciation à sa charge. Il est sain que la Pape ne soit pas soumis à la même règle, car c’est le propre de l’institution pontificale de n’être soumis à aucune contrainte externe. (Le Pape est ainsi garant de l’indépendance de l’Eglise). Cependant, une règle non-écrite stipulant que – sauf catastrophe – un Pape ne pourrait jamais renoncer à sa charge – celle-ci étant trop « sacrée » – créerait une injuste distinction d’avec les autres évêques. En effet, en quoi la charge de ceux-ci serait-elle moins « sacrée »? N’ont-ils pas tous reçu la plénitude du sacrement de l’ordre, qui en font les successeurs des apôtres? Par sa libre renonciation, Benoît XVI rétablit l’équilibre. Il est Pape et, à ce titre, personne ne peut le contraindre à renoncer à sa charge. Ni lui, ni ses successeurs. Il n’en est pas moins évêque de Rome et donc, peut juger que le moment est venu de s’aligner sur la discipline propre aux autres membres du collège épiscopal: Si sa santé ne lui permet plus de porter la charge pétrinienne, il la remet entre les mains de l’Eglise – pour que celle-ci en appelle à l’Esprit pour lui désigner un successeur. Comme cela se fait pour les autres Evêques.

La dernière grande décision de Benoît XVI est donc aussi un enseignement. A cet égard, elle s’inscrit pleinement dans la dynamique du pontificat de ce Pape-Théologien.

 

Bluffé par Benoît XVI

Bien sûr, j’avais appris durant mes études en droit canonique qu’un Pape pouvait démissionner. Bien sûr, l’histoire de l’Eglise m’avait enseigné que ceci était déjà arrivé. Bien sûr, j’avais expliqué durant mes années de mandat comme porte-parole des évêques que ceci faisait partie des éventualités. Bien sûr… Mais combien de fois, des personnes bien informées et bien intentionnées, ne m’ont-elles pas rappelé que pareille éventualité n’était prévue que pour les cas extrêmes? Que sinon, s’ouvrirait la boîte de Pandore? Et pourtant, Benoît XVI a osé. Ce Pape que d’aucuns disaient sclérosé, a fait preuve d’une audace peu commune. Il a pris conscience que sa santé ne lui permettait plus d’assumer la mission de successeur de Pierre comme il convenait. Alors, il a suivi la voie que le Concile Vatican II indiquait aux évêques, en remettant sa charge entre les mains de l’Eglise, afin – qu’inspirée par l’Esprit – celle-ci désigne son successeur.

Benoît XVI marquera l’histoire comme Pape théologien. Sans doute que le dernier acte majeur de son pontificat, sera également son affirmation théologique la plus forte: Toute responsabilité ecclésiale vient du Christ et retourne à lui. Le fait que ce message soit porté par un Pape tellement ancré dans la tradition et aussi éminemment expert en science sacrée, lui donne un poids d’autant plus lourd. Jusqu’ici, une démission de Pape était synonyme de catastrophe ou d’accident. Avec Benoît XVI, l’éventualité de voir un Pontife Romain renoncer à sa charge entre dans le champ des possibles. Désormais, un conclave pourra élire un Pape sans que celui-ci ne se croie obligé de rendre sa charge avec son dernier souffle. En effet, ce Pape du futur saura que – si un jour son état de santé handicape gravement l’accomplissement de sa mission – une porte de sortie existe pour le bien de l’Eglise. Et que cette porte, Benoît XVI l’a entrouverte pour lui.

« Quand le pêcheur se reconnaît pécheur… » – 5e dimanche, Année C

« Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. » (Luc 5, 1-11)

L’évangile de Jean raconte que l’appel des premiers disciples se fit à partir de l’entourage de Jean le Baptiste. Cela correspond sans doute à la réalité historique. Le récit des trois autres évangiles préfère, quant à lui, décrire un autre moment : Celui qui fit passer ces hommes de leur vie professionnelle ordinaire au service du Royaume. Ce sont des pêcheurs. Ils s’en vont donc pêcher. Mais il n’y que peu de prises ce jour-là. Jusqu’au moment où Jésus s’en mêle. Alors, Simon-Pierre comprend qu’à travers Jésus, c’est le Très-Haut qui agit. Il est pris d’effroi et se reconnaît pécheur. Jésus confirme son appel, ainsi que celui de ses compagnons : « Désormais, ce sont des hommes que tu prendras ».

Ce mercredi, nous entrons en Carême par l’imposition des cendres. Que ces 40 jours soient aussi pour nous une occasion de quelque peu laisser nos occupations profanes, pour davantage nous consacrer au service du Christ. Ce qui compte, c’est notre disponibilité. Le résultat, lui, est entre les mains d’un Autre. Le Maître de la pêche, c’est le Christ.

‘How should one live?’ – UWC Maastricht

Being an alumni of the United World Colleges (UWC) www.uwc.org www.uwc.be www.uwc.nl, I was honored to be asked to give, this very Thursday, the keynote speach launching the two days ‘Theory of Knowledge conference’ organised by students of UWC Maastricht. I gave my lecture in the very room where – as we were told by the Governor – exactly 21 years ago, the Maastricht Treaty was signed. I was impressed by the interest and maturity of the some 200 teenagers (average age: 17) listening to me and asking intelligent questions. After my speech, I participed at one of the workshop organised by the students themselves. The topic ‘eugenics’, was introduced by a Danish student. I stood there listening and debating for one and a half hour, amidst 30 youngsters and not one single adult in charge. All these young citizens were listening, questioning, and respectfully disagreeing. No disciplinatory problem: All of them were highly committed, having organised it all by themselves. I was impressed. And all the sudden, I remembered that this was exacly what I had experienced some 30 years ago, when I happened to be  a UWC student in Southern Wales. There was but one difference: When our young Danish moderator asked us, who believed humans were overall generous and who thought they were rather selfish – only a small 20% of the attendants took the optimistic view. In my days, the split would have been much more balanced. The current generation is born with the economical crisis. It therefore carries a darker view on the human species. And nevertheless, those young people are capable of high ideals, in order – as Kurt Hahn, the founder of UWC stated – to make this world a better place. I don’t know whether my speech managed to tell them something lasting about ‘How to live’. But what I do know, is that leaving Maastricht this day, I felt grateful and happy that life made such experiences possible.

Blog: bilan du mois de janvier

Ce blog a été ouvert le 11 mars 2011. En mars, il recevait 1467 visites et 2383 pages avaient été vues. Du 3 avril au 3 mai, il recevait 3689 visites et 5483 pages étaient visionnées ; du 1er mai au 31 mai 3322 visites et 5626 pages visionnées. Du 1er juin au 31 juin, le blog a reçu 3464 visites et 5721 pages furent visionnées. La fréquentation baissa durant les vacances, car le blog – aussi – pris du repos. Pour le mois de septembre 4423 visites sont enregistrées et 6683 pages sont visionnées. En octobre, il y eut 3027 visites pour 4689 pages visionnées. En novembre, il y eut 2679 visites pour 3915 pages visionnées. En décembre, 3203 visites pour 4754 pages visionnées. En janvier, 3143 visites pour 4815 pages visionnées. En février, cela donne 3709 visites pour 5501 pages visionnées. En mars, il y eut 3592 visites et 5530 pages visitées. En avril, il y eut 4063 visites pour 6280 pages visitées. En mai, il y eut 4895 visites pour 8100 pages vues. En mai, il y eut 4499 visites pour 5395 pages vues. Je n’ai pas reçu les chiffres de juin. En juillet,  3502 visites pour 4158 pages vues. En août: 3213 visites pour 5059 pages vues. En septembre: 5624 visites pour 8773 pages vues. En octobre 3268 visites pour 5337 pages vues. En novembre 3467 visites pour 5777 pages vues. En décembre 3018 visites pour 4411 pages vues. En janvier 3891 visites pour 5419 pages vues.

Le lectorat reste majoritairement belge (3300 visites). La France suit avec (341 visites) et puis le Canada et la Suisse (25 visites).

L’article le plus fréquenté fut « Mariage pour tous – Deux réflexions » du 16 janvier avec 783 visites. Vient ensuite « De quel côté est la nature? » du 18 janvier avec 540 visites et « La crapule, les paumés et les patrons » du 28 janvier avec 262 visites.
Merci aux lecteurs et suite au mois prochain.

Après Richard III… Notger?

‘But I, that am not shaped for sportive tricks, Nor made to court an amorous looking-glass; I, that am rudely stamp’d, and want love’s majesty To strut before a wanton ambling nymph; I, that am curtail’d of this fair proportion, Cheated of feature by dissembling nature, Deformed, unfinish’d, sent before my time Into this breathing world, scarce half made up, And that so lamely and unfashionable That dogs bark at me as I halt by them; Why, I, in this weak piping time of peace, Have no delight to pass away the time, Unless to spy my shadow in the sun And descant on mine own deformity: And therefore, since I cannot prove a lover, To entertain these fair well-spoken days, I am determined to prove a villain’ (« Mais moi qui ne suis point formé pour ces jeux badins, ni tourné de façon à caresser de l’œil une glace amoureuse ; moi qui suis grossièrement bâti et qui n’ai point cette majesté de l’amour qui se pavane devant une nymphe folâtre et légère ; moi en qui sont tronquées toutes les belles proportions, moi dont la perfide nature évita traîtreusement de tracer les traits lorsqu’elle m’envoya avant le temps dans ce monde des vivants, difforme, ébauché, à peine à moitié fini, et si irrégulier, si étrange à voir, que les chiens aboient contre moi quand je m’arrête auprès d’eux ; moi qui, dans ces ébats efféminés de la paix, n’ai aucun plaisir auquel je puisse passer le temps, à moins que je ne le passe à observer mon ombre au soleil, et à deviser sur ma propre difformité ; ― si je ne puis être amant et contribuer aux plaisirs de ces beaux jours de galanterie, je suis décidé à me montrer un scélérat… ») (Shakespeare,Richard III, Acte I, Scène 1)  Ainsi Shakespeare faisait-il parler le roi bossu Richard III, dont la dépouille vient d’être identifiée. Avec la découverte de sa tombe, c’est une page de l’histoire d’Angleterre qui se trouve éclaircie.

Cette brillante découverte ranime en moi une autre quête de sépulture: celle qui abrite le père de la principauté liégeoise. L’évêque Notger fut le fondateur des institutions politiques de la Cité ardente. Ce géant fut tout à la fois évêque et prince, moine et défenseur, bâtisseur et voyageur, Liégeois et Européen. Il finit sa vie à l’ombre du cloître de Saint-Jean, lui qui cherchait volontiers à ressembler au disciple bien-aimé. C’est dans une des cryptes de cette collégiale qu’il fut enseveli en 1008. Cela se fit discrètement – à sa demande. Discrétion qui explique que nul ne sait où se trouve l’emplacement de la tombe. Et aucune recherche n’a, à ce jour, abouti à un résultat. L’affaire Richard III nous encourage cependant de ne pas baisser les bras. Un jour peut-être, les fondations de la collégiale Saint-Jean parleront. Alors, le peuple de Liège pourra s’incliner devant la dépouille du premier de ses princes-évêques. Celui à qui la Cité ardente doit sa grandeur. « Notgerum Christo, Notgero cetera debes », disait un poète contemporain du grand homme: « Liège, tu dois Notger au Christ et le reste à Notger ».