Ce 14 juin dernier, le doyenné de Liège rive-gauche tenait son ultime réunion de l’année pastorale. Après un petit resto, j’avais organisé une visite du musée des beaux-arts à Liège, qui exposait à l’époque l’œuvre de Didier Comès. L’homme est un auteur de BD inspiré, qui dessine en noir et blanc des histoires ayant pour cadre l’Ardenne profonde. Ses personnages sont souvent fragiles et torturés. L’image de la religion y est rarement positive. Vieille blessure d’enfance.
J’avais découvert l’œuvre de Comès par mon admiration pour son inspirateur, Hugo Pratt – l’auteur de Corto Maltèse. Sachant qu’il habitait la région de mes parents, j’avais pris mon courage à deux mains en lui téléphonant. D’un ton réticent, il me demanda ce que je désirais. Je lui expliquai que j’aurais aimé conclure la visite du musée par une rencontre entre les membres du doyenné et l’auteur. Je voulais qu’il nous explique, entre autre, sa vision noire du christianisme, afin que nous puissions comprendre. Bien que discret et passablement casanier, il accepta facilement ma demande. Il m’expliqua, en effet, que depuis la mort de sa femme, il vivait une authentique recherche spirituelle et que celle-ci l’avait fort rapproché des moines de Chèvetogne. Et de fait, la rencontre et l’échange entre Didier Comès et le doyenné, furent un beau moment d’écoute et de partage. .
Didier Comès est décédé ce matin. Il a rejoint l’éternel « Silence » (titre d’un de ses livres). Prions pour lui et avec lui.