« La gifle » – 7e dimanche de l’Année, Année A

«Eh bien, moi je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. (…) Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent. »  (Matthieu 5, 38-48)

Dans la logique des humains, il y a ceux que nous considérons comme alliés et ceux que nous voyons comme adversaires. Les premiers nous paraissent naturellement sympathiques, au contraire des seconds – bien plus antipathiques.

La parole du Christ bouleverse ces évidences, telle une gifle à notre bonne conscience. Accueillir le regard d’amour inconditionnel que Dieu pose sur chacune de nos vies, n’est possible qu’à celui qui pose un regard similaire sur son prochain. Si cela ne transforme pas la terre en un lieu où tout le monde « il est beau et gentil », cela fait en sorte que même l’ennemi est considéré comme un frère en Christ. Malgré nos désaccords et conflits, il s’agit de prier pour lui. Et s’il nous fait du mal – à nous de vouloir son bien.

En recommandant cela, Jésus ne nous en demande-t-Il pas trop ? A vue humaine, sans aucun doute. Seul l’Esprit peut nous inspirer un amour à la mesure de Dieu, c’est-à-dire sans mesure. Demandons donc la force de l’Esprit.

10 réflexions sur « « La gifle » – 7e dimanche de l’Année, Année A »

  1. A propos de „gifle“…

    Quelle „gifle“ ne venons-nous pas de recevoir en lisant la déclaration fracassante de la Communauté de l‘Arche concernant les résultats d‘une enquête qu‘elle a entreprise sur la conduite de son fondateur, Jean Vanier, décédé en Mai 2019.

    Lui, Jean Vanier, qui aux yeux de beaucoup n‘était rien de moins qu‘un saint contemporain, s‘est avéré coupable d‘une série d‘abus sexuels, commis dans un contexte mystico-religieux typique des groupes de culte.

    De plus, il a „ couvert“ des comportements semblables chez son compagnon spirituel, un Dominicain qui avait déjà fait l‘objet d‘une condamnation canonique en 1956 pour abus sexuels, ce dont Vanier était parfaitement informé, mais niant , de son vivant, d‘en avoir eu connaissance.

    La raison nous dit de faire la part des choses: le projet de l‘Arche est quelque chose d‘unique et une réalisation magnifique des valeurs de l‘Evangile.

    Le coeur nous dit autre chose: une grande colère devant tant d‘hypocrisie

  2. Guy Fournier, un chroniqueur du  » Journal de Montreal  » racontait le 23 février dernier, qu’il avait déjà passé, il y a 6 ans, une journée complète avec Jean Vanier, à Trosly, pour y faire une entrevue.
    Il raconte :  » J’ avais été frappé, une fois de plus, par la chaleur et la sérénité de cet homme animé d’une foi en Dieu hors du commun .
    Quand je lui ai dit qu’ après sa mort, on instruirait sûrement sa cause en béatification, il m’ avait répondu sans hésitation :
     » Lorsqu’on saura tout sur moi, on retirera la cause bien vite ».
    ( Journal de Montreal, 25 février 2020 ).

    Voilà, Jean, c’est fait,  » on sait tout sur toi « .

    Mais Dieu seul sonde les coeurs et les reins.
    Seigneur, prends pitié.
    Je parle pour moi maintenant, uniquement pour moi, egocentriquement pour moi. Le temps, l’ âge font leur travail d’éveil de la conscience.
    Si je voyais en une fois, tout ce que j’ ai infligé à d’autres, toutes mes indifférences à leur peine, tous mes délires, je m’évanouirais, je « perdrais coeur « , je perdrais toute espérance chrétienne. Mais Dieu me révèle ce qu’il faut bien appeller, en vérité, « mes péchés « , tendrement, progressivement, selon ce que je peux porter. Et depuis ma conversion , Dieu a toujours mis un bon confesseur sur mon chemin.
     » Jésus, Marie, je vous aime, sauvez les âmes  » ( Soeur Consolata Bretone. Italie, xxe siècle ).

  3. PS : Wikipedia consacre une page à Consolata Betrone. Sa spiritualité y est exposée en un court paragraphe. ( temps de lecture : 1 minute .Temps de méditation :sentez vous libres ).

  4. Je suis consternée ! Connaissant bien le monde des personnes handicapées, je sais que Jean Vanier était un modèle pour beaucoup; pour moi, il personnifiait l’accueil, sans distinction, de tous ceux qui sont « différents ». Je suis blessée comme chrétienne et comme maman, mais seul Dieu juge …

    1. Eh oui! Une de mes condisciples, une fois sortie de l‘univ, a consacré 45 années de vie professionnelle à la Communauté de l‘Arche.
      Pour elle, Vanier était l‘étoile qu‘elle a suivie toute sa vie…

      1. C’est très triste pour les collaborateurs de l’Arche mais ça ne remet pas en cause la qualité de leur travail !

        Une de mes parentes y a travaillé également et d’après ce qu’elle m’en a dit, ce n’était vraiment pas de tout repos.

        Chapeau et admiration à tous ceux qui choisissent de s’occuper des personnes handicapées…

    2. A Kees, à Marie Madeleine,
      Sachez que je partage votre consternation et suis blessée avec vous. J’espère que mes commentaires- dans l’ esprit du carême -ne vous on pas fait penser le contraire.

  5. Des propositions de retraites à  » La Ferme  » seront organisées spécifiquement pour les  » anciens » de l ‘ Arche :
    TRAVAILLER NOTRE HISTOIRE ENSEMBLE
    Programme autour de 3 axes :
    1. La dimension préhistorique de l’ Arche ( L’ Eau vive )
    2.La dimension psychologique : mieux comprendre l’ emprise.
    3.La dimension fraternelle et spirituelle : temps de partage et d’ écoute ; être ensemble.

    Je suis pleine d’admiration pour la manière dont l’ Arche réagit ( résilience ).
    Et enfin, on en saura un peu plus sur ce qu’ est  » l’emprise « .

Répondre à muriel lehembre Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.