Avortement – Un contre-pétition des promoteurs de la proposition de loi. Déstabilisés?

Cela fait quelques années que la proposition de loi, élargissant l’accès à l’avortement, se préparait par des partisans efficaces et déterminés. Patiemment, les partis politiques – surtout francophones – avaient été gagnés à la cause ou neutralisés. L’absence d’un gouvernement fédéral de plein exercice était l’occasion de faire passer ce programme sans trop de débats de fonds. « Les experts ont été entendus au parlement », a-t-on déclaré. La cause était donc censée entendue. Mais voilà que nombre de soignants se rebellent. Ils sont désormais 1680 à avoir signé une pétition contre la proposition de loi, rejoints en cela par 3200 citoyens.

Les partisans de la proposition de loi semblent pris de court par l’ampleur de la réaction citoyenne. Ils semblent même un peu déstabilisés. Imitant leurs contradicteurs, voilà donc qu’ils promeuvent une contre-pétition, mais… ils le font dans le secret de leurs réseaux (bravo pour le débat démocratique). D’où leur message demandant de ne pas publier cette contre-pétition sur les réseaux sociaux avant sa publication. Pas de chance, elle m’a été envoyée… 

Plus étonnant, cette pétition de la « Fédération laïque des centre de planning familiaux » est diffusée et promue par des institutions qui se veulent pluralistes, comme la « Ligue Bruxelloise Francophone pour la santé mentale ». Imaginons un seul instant qu’une ASBL pluraliste promeuve un appel d’une instance catholique… Je ne vous dis pas le scandale. Par contre, quand cela vient d’un organe laïque, chacun se tait… religieusement. Peut-on m’expliquer ce deux poids, deux mesures? La laïcité philosophique se comporte de plus en plus comme l’idéologie officielle – oserais-je dire « la religion d’Etat » ? – en Belgique francophone. 

Enfin, il y le langage. Les opposants sont présentés par la pétition laïque comme des « anti-choix ». C’est, une fois encore, éluder le débat de fond: la dignité de la vie à naître. L’embryon ne peut être réduit à un amas de cellule qui, par magie, deviendrait un futur bébé quand le législateur le décide. Evidemment… oser ce débat, c’est reconnaître que l’avortement n’est pas un acte médical comme un autre, alors que la proposition de loi tente de convaincre du contraire. 

19 réflexions sur « Avortement – Un contre-pétition des promoteurs de la proposition de loi. Déstabilisés? »

  1. « L’embryon ne peut être réduit à un amas de cellule qui, par magie, deviendrait un futur bébé quand le législateur le décide. Evidemment… oser ce débat, c’est reconnaître que l’avortement n’est pas un acte médical comme un autre, alors que la proposition de loi tente de convaincre du contraire.  »
    Merci de dire et de redire qu’effectivement il y a une hypocrise et une ignorance (entretenue?) du véritable sujet de cette loi : la légalisation des raisons de tuer. N’importe quelles raisons. Demain, les raisons s’élargiront : la démence sénile, les handicapés, les malades, les dépressifs ? Le pire c’est que l’on avance les arguments (?) de la liberté: et qu’on voudrait encore spécifier, en plus, de la liberté des femmes. C’est de l’idéologie et de l’idéologie laïque. Perso, j’aurais aimé que la laïcité soit humble, respectueuse, préoccupée de la pauvreté, avanceuse avec la même hargne sur tout ce qui fait avancer les lois permettant la dignité et la liberté financière pour les femmes, la dignité financière pour les familles, pour les handicapés. Parce que oui, si la laïcité organisée est un véritable état dans l’état, c’est d’abord sur cela qu’ils devraient « monter au créneau » puisque ‘ils semblent vouloir le monopole sur la morale.Avis perso.

    1. il y a (eu) une proposition de loi permettant d’avorter hors délai lorsqu’un diagnostic de trisomie 21 a été établi; je ne sais pas si cela a été retenu ou non mais dans tous les cas, les parents d’enfants handicapés ne leur disent pas merci !

    2. ….lois permettant la dignité financière pour les familles …..pour les handicapés  » .

      L’expression  » dignité financière  » exprime bien ce que nous ressentons.

  2. « Les experts ont été entendus au parlement », a-t-on déclaré….
    Quels experts ? Je veux bien leurs noms !! Ils nous prennent pour des cons… Voilà les experts : 1680 experts et personnes de terrain qui se rebellent…. Seront-ils entendus ?
    Merci Monsieur l’abbé pour ce super article ! Prions ! Il faut que le Ciel interviennent ! C’est pas possible de laisser passer cela !

  3. Il y a 40 ans on argumentait la legalisation sur base de la nécessité dans des cas extrêmes, maintenant c’est le libre choix de la femme qui est mis en avant. On fonce tout droit vers l’eugenisme. Si on veut un garçon on pourra supprmer les fillrs ou l’inverse. On stigmisera bientôt lrs parents qui mettront au monde un handicapé car celui-ci coutera à la société. L’histoire est un perpetuel recommencement et celui qui en néglige les leçons est condamné à les revivre. Honte à ceux qui ont menti au citoyens qui ne les ont pas élus pour cela…

  4. Au début du débat sur l’euthanasie, il était question d’épargner des souffrances inutiles à des malades épuisés, en fin de vie; puis cela s’est « dilué » et on peut parler déjà maintenant de cas de suicides assistés pour des personnes malheureuses – certainement – ou qui ne trouvent pas leur place.

    Le débat sur l’avortement est parti d’une situation où cela se passait déjà mais sans aide médicale et avec des conséquences dramatiques.

    Dans les deux cas, je pense que des personnes ont voulu améliorer des situations douloureuses et sans adhérer à aucune de ces deux théories, je peux leur reconnaître une certaine volonté d’éviter des drames…

    Mais aujourd’hui, on va beaucoup trop loin !

    Et je me pose la question : qui a demandé cette adaptation, de combien de cas parle-t-on et quelles étaient les raisons de ces avortements tardifs ? Où sont les statistiques qui expliqueraient les causes de ce débat, pourquoi suivre ces pays plus « souples » (!) et, autre question, si tous ceux qui sont censés nous représenter sont prêts à signer cette loi, pour qui pourrai-je encore voter demain ?

  5. J’ai lu la contre pétition : l’eugénisme sournois , la bien pensance, le conformisme laïque et le refus d’aider financièrement, socialement les mères en situation précaire et les parents d’handicapés y sont résumés en une seule phrase . Une phrase clé , énoncée comme un credo, un credo laïc :

     » Recourir à l ‘avortement lorsqu’on estime que les conditions ne sont pas réunies est un acte de parentalité responsable « .
    fin de citation.

    Je m’interroge.
    De quelles  » conditions- qui- devraient- être- réunies  » veulent ils parler ?

    Des conditions sociales , sur lesquelles on pourrait agir si on voulait tant soit peu diminuer l’ écart entre les riches et les pauvres ( PTB dresse l’oreille, stpl ) .
    Car où est sinon la fameuse liberté de choix dans le cas d’une future mère en situation précaire et ou porteuse d’un enfant-pas-comme- les- autres- qui- coutera-cher- à-la-société ? Depuis quand, amis socialistes, les pauvres ont-ils autant de liberté de choix que les riches?

    Des conditions génétiques ? Veut on traquer les trisomiques et autres untermenschen ?

    Des conditions psychologiques de la future mère ( dépression, sentiment d’incapacité, d’isolement ) ?

    Enfin,j’ aimerais en savoir un peu plus sur cette vertu laïque : la parentalité responsable…..
    Ce cruel concept moral qui nous demande de sacrifier tous les bébés  » qui ne réunissent pas les conditions « .

    Comme le dit Madeleine Clobus, pour qui pourrai je encore voter demain ?

  6. Merci pour ce bel article qui met en lumière les dérives et les manipulations! On parle de progrès mais où est-il si une mère peut demander la mort de son enfant!!! Aidons les femmes à prendre soin de leur bébé. Nous avons adopté notre 6 eme enfant, trisomique, et je peux témoigner qu’elle soude notre famille et nous aide tous à aller à l´essentiel ! Prendre soin du plus faible nous fait grandir en humanité et nous fait vivre ! Ce sont les animaux qui éliminent les plus faibles!
    Avorter, c’est tuer un plus fragile, merci de vous battre!

    1. Merci Madame Greiner,

      Maman d’un jeune homme autiste (hélas, aujourd’hui disparu !) je ne peux que me réjouir de votre geste qui donne à l’enfant différent toute sa valeur humaine et Dieu sait de combien d’amour ils sont capables et tout ce qu’ils nous donnent et nous apprennent !

  7. Merci Madame pour votre témoignage, votre engagement et celui de votre famille.
    Ainsi nous perdrons petit à petit nos stéréeotypes face à lapersonne handicapée.
    Car, en Belgique, nous sommes maintenus dans l’ignorance de ce qu’est vraiment un handicap comme la trisomie. En France aussi , d’ailleurs, puisque le film  » Dear Mom  » a été interdit d’antenne pour  » délit d’entrave au libre choix « .

    1. Chère Muriel, je ne peux que conseiller à tous ceux qui, de bonne foi, ne connaissent pas le sujet du handicap de visiter une institution ou un centre. Par exemple, pour les gens qui habitent Bruxelles ou les environs, d’aller visiter la ferme « Nos Pilifs » à NOH pour voir ce qu’on peut faire pour donner à ces jeunes une vie normale, un emploi, une place dans la société … On ressort de là vraiment réconforté ! Il existe bien d’autres initiatives de ce genre et je pense à ce restaurateur qui engage en connaissance de cause de jeunes serveurs trisomiques…

  8. Merci de nous rappeller cette bonne foi plus présente qu’on ne pense, chère Marie Madeleine.Et merci pour ces infos qui font chaud au coeur en ces jours de temps moroses.
    En Flandre nous avons une troupe théatrale de trisomiques ! Trois d’entr’eux ont joué les rôles principaux dans le film ( d’inspiration chrétienne , en plus ! ) :  » Little baby Jesus of Flandr « .
    Ils ont, avec leur metteur en scène, Gust VandenBerghe, foulé le tapis rouge de Cannes et reçu un accueil impressionnant ( plus un prix pour le très jeune metteur en scène ).

  9. D’un côté on vote une loi autorisant l’avortement, c’est-à-dire le meurtre d’un innocent qui n’a pas l’occasion de se défendre;
    D’un autre côté on interdit la fessée, c’est à dire une des manières de remettre l’enfant, coupable d’une bêtise, sur le droit chemin.

    Dans la Genèse, Dieu créa l’homme à son image.
    Aujourd’hui l’on se demande si ce n’est pas l’homme qui se crée un dieu à son image.
    Heureusement, qu’il y a le Juge Suprême qui est au-dessus des lois des hommes. En attendant prions pour toutes ces victimes innocentes.

  10. Je peux affirmer, sans trop m’avancer, que les pro-vies ne pourront que très difficilement bénéficier de débats sereins et que leur liberté d’expression sera toujours réduite a minima au nom… de la liberté… de choix… un des grands paradoxes des chantres de la liberté! (l’affaire des affiches de l’alliance pro vita outre Quiévrain nous le rappelle cruellement).

    La raison d’une telle hystérie est simple : les autoproclamés « pro-choix », outre le fait qu’ils élèvent la liberté (égoïstement) individualiste comme un absolu, n’ont en réalité aucun argument à opposer sur le droit de la vie de l’embryon. Quand je dis aucun, c’est zéro, même pas un début de réflexion!

    Ne restent alors que les poncifs habituels, les postures indignées et la reductio ad hitlerum de leurs opposants : comme prophétisait Sardoux « Lénine reviens, ils sont devenus fous » mais ce que Sardoux ne savait pas c’est que « l’esprit » de Lénine est bel et bien derrière cela dans la technique de décrédibilisation des opposants de la marche vers le « progrès ». En plus, ils sont au pouvoir ! Alors pensez bien petits cathos en voie de disparition que le Droit Divin Absolu a changé de camp. Ils sont dans la toute puissance et l’humilité n’étant pas enseignée dans ce nouveau camp du bien, il faudrait qu’ils soient brisés (et encore cela suffirait-il) pour une quelconque remise en question.

    Il nous faudrait davantage de penseurs chrétiens plus que de bigots pour mieux se faire entendre. Mais les cathos sont majoritairement superstitieux, dans le compromis-syncrétisme ou dans la fuite spirituelle désincarnée quand ils ne versent pas dans l’extrême-droite identitaire.

    Avec tout le respect que je vous dois cher père Éric, quand j’entends certains de vos frères prêtres, je me dis que c’est pas gagné tellement c’est cucul la praline… pardonnez ma dureté, elle vient d’un sentiment sincère

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