Veillez… – 33° dimanche, Année B

« Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas ». (Marc 13, 24-32)

En cette fin d’année liturgique (dimanche prochain, c’est le « Christ-Roi », dernier dimanche de l’année liturgique), les lectures parlent des « fins dernières » en usant de ce qu’on appelle le style apocalyptique: « Le soleil s’obscurcira et la lune perdra son éclat. Les étoiles tomberont du ciel ». Les amateurs de prédictions sont friands de coller une date sur la fin du monde. Au lieu de jouer à cela, veillons à l’avenir de notre planète et prions pour l’avenir climatique du monde. Pour le reste, ne cherchons donc pas à fixer des échéances, mais vivons chaque instant avec une réelle intensité spirituelle. Car la vie est courte et fragile. Celui qui remet les décisions importantes « à plus tard », court le risque qu’un beau jour, il soit « trop tard ». A l’heure des réseaux sociaux, la mort soudaine d’un jeune est encore plus « stupéfiante ». Un instant plus tôt, il ou elle communiquait sur des bagatelles en toute légèreté sur sa page Facebook. Quand on est jeune, la mort semble bien abstraite. Puis soudainement, le fil de la vie se rompt et la page Facebook se remplit de messages de condoléances des copains. Oui, la vie est courte et fragile. A chaque génération, ses guerres, tragédies et catastrophes. Une seule chose est durable et permanente : « Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas ».

13 réflexions sur « Veillez… – 33° dimanche, Année B »

  1. Un jeune me demandait, il y a peu, ce que signifiait cette phrase « les étoiles tomberont du ciel » et se demandait s’il fallait y voir une destruction totale annoncée; votre texte répond tout à fait à sa préoccupation et je me suis permis de le lui transférer !

    Un grand merci ! Vous lire incite toujours à la réflexion…

  2. A propos de réflexion… Posons-nous le question de savoir pourquoi, même en « bon » français, il est toujours commis l’erreur de parler de « notre vie », de « la vie », alors qu’il est tout simplement question de « notre existence » qui s’écoule entre une naissance et une désintégration physique. La Vie ne s’en soucie guère. Au mieux s’en nourrit-elle sans le savoir et passe à autre chose.

  3. Frappant, comme ces textes peuvent donner lieu à des discours aussi opposés: celui d‘Eric d’une part et celui que j‘ai dû subir dimanche dernier de l‘autre.
    En l‘occurrence on nous a servi un sermon qui en remettait une couche dans la tradition apocalyptique avec maintes références au „ Second Coming“.
    Notez que le message n‘était pas sans optimisme: pourquoi s‘en faire, puisque la Foi nous garantit notre salut?

    Ma première réaction…un haussement d‘épaules et un énervement.
    Ma deuxième réaction: ces discours qui prônent une fuite en avant, prônent en fait une fuite devant la réalité. Ils représentent une forme de „spiritual escapism“.

    C‘est le talon d‘Achille des chrétiens ultra-conservateurs qui les expose à toutes les manipulations.

      1. A Kees Scholtès,
        qu’ a dit ce prêtre pour que vous haussiez les épaules et vous énerviez ? Pourqu’ aussitôt vous accusiez les chrétiens ultra- conservateurs (lesquels ? car certains sont apolitiques. ) de collusion avec le fascisme et d » escapisme sprirituel  » ?

        1. Ces discussions sur blog sont décidément difficiles a mener.

          1. Le sermon que j‘ai entendu dimanche était, comme je disais, dans le style apocalyptique. Avec une forte dose de „ après nous le déluge“.
          Celà apporte très peu de chose.

          2. Dans une réponse à JPS j‘ai soulevé cette vieille rengaine de la „ menace marxiste“ , illustrant comment à travers l‘histoire elle a été utilisée avec des consequences tragiques, dont l‘alliance du Vatican avec Mussolini.

          Le fait que ce langage sur la „ menace marxiste“ dans les milieux fondamentalistes m‘inquiète. C‘est un attrape-nigaud.

  4. « Nous attendons son second avènement ». « Il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts » (Credo). Ces paroles prononcées durant la Messe rejoignent ce que Jésus affirme dans ce 13e chapitre de cet Evangile de Marc. On le sait (notamment à travers les épîtres de St Paul), le contexte dans lequel le Seigneur reviendra sera celui du chaos et de l’apostasie. Contrairement aux « prophéties » des marxistes de tous poils, il n’y a aucun « grand soir » à attendre sur cette terre. Que du contraire!… La nouvelle Jérusalem est céleste, pas terrestre. Elle ne montera pas de la terre mais descendra du ciel. C’est de Dieu que nous attendons la salut. Pas de l’homme. Vouloir inverser cette réalité serait aller à l’opposé de ce que clame la foi chrétienne depuis 2000 ans. C’est de Dieu que nous attendons le salut. Pas de l’homme. C’est le ciel qui est notre véritable patrie. Pas cette « salle d’attente » qu’est cette terre. Et ce n’est pas de « réalités qui passent » dont un chrétien est témoin en ce monde qui passe mais de « celles qui ne passent pas ». Tourner le dos à cette orientation fondamentale serait renier et trahir ce qui est dit clairement et avec force dans l’Ecriture.

  5. Oh! When the Saints
    go marching in ( bis)
    Oh! Lord I want
    to be in that number ….
    ….
    Oh! When the moon
    goes down in blood ….
    …..
    Oh! When the trumpet
    sounds its call ( bis) …

    …Oh ! Lord I want to be in that number
    Oh! When the Saints go marching in..

    Some say this world of trouble
    is the only one we need
    But I’m waiting
    for that morning
    When the new world is revealed. « 

  6. Frappant, une fois de plus, comme la première réaction des ultra-conservateurs consiste à évoquer une menace marxiste ( souvent inexistante) pour justifier leur position.
    La recette est vieille de presque cent ans: le Vatican l‘utilisait pour justifier son soutien à Mussolini en 1924, justifier les Accords du Lateran en 1929 et finalement…les Lois Raciales italiennes de 1938 ( „ pourvu qu‘elles soient appliquées avec charité“ dixit Pie XI ! )

    Ces jours-ci, le marxisme ayant démontré son éclatant échec, il est étonnant que les esprits binaires de l‘ultra-conservatisme chrétien n‘aient pu trouver autre chose, préférant se servir d‘un langage primaire „ à la Trump“

    1. Frappant de voir combien certains qui, tout en continuant à se dire catholiques, accusent d’autres catholiques de souscrire aux vérités contenues clairement dans le Credo, dans le catéchisme de l’Eglise et dans l’Ecriture. N’est-ce pas « le monde à l’envers »?… Etonnant de constater que les esprits binaires de l’ultra-modernisme n’aient rien d’autre à leur rétorquer qu’un langage primaire qui consiste à se contenter de traiter de tous les noms d’oiseaux ceux qui ne pensent pas comme eux…

      1. Ce que vous refusez, ou n‘arrivez pas, à comprendre c‘est qu‘il n‘est pas question d‘un quelconque refus, en ce qui me concerne, de souscrire aux vérités que vous mentionnez.

        Ce qui importe c‘est qu‘elles ne donnent pas lieu à une fuite devant la réalité du monde: nous avons, en tant que chrétiens, une responsabilité dans la gestion physique de la création.
        C‘est une responsabilité qui nous engage vis-à-vis de nos enfants.
        Toute attitude du type „ après moi le déluge“ est condamnable.

        Il y a une certaine analogie avec ces sectes protestantes qui, il y a 50 ans, refusaient de faire vacciner leurs enfants contre la polio, sous prétexte qu‘ils ne pouvaient s‘opposer à la volonté divine.
        Je suis entièrement en faveur du respect des croyances individuelles…mais il vient un moment où elles mettent la société en danger.

        Or, ce qui est inquiétant aujourd‘hui c‘est de voir les fondamentalistes chrétiens adopter precisément cette attitude, particulièrement aux Etats Unis.

  7.  » Vivons chaque instant avec une réelle intensité spirituelle …. » nous dit le Père Eric.
    Je pense aussi qu’une vision chrétienne de l’ avenir et des fins dernières peut nous engager, ici et maintenant. Car  » cette nuit même notre âme peut nous être redemandée ». Et je n’aimerais pas que cette nuit ,ou ce jour des derniers jours, me trouvent en pleine consommation polluante , » le coeur alourdi par la débauche ,la séduction des richesses et les soucis de la vie « . Ou le regard tourné vers le passé autrement que pour un court mais très sincère repentir.
     » Réelle intensité spirituelle ….. » Que t’est il demandé , homme, si ce n’est : pratiquer la justice, aimer avec tendresse et marcher humblement derrière ton Dieu  » ( Michée ).
    Bonne journée à tous….

Répondre à Kees Scholtes Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.