Le film « la prière » : la religion, opium du peuple?  

Je n’ai pas encore eu l’occasion de visionner le film « la prière » de Cédric Kahn. J’en parle cependant, car à peine sorti dans les salles, il agite les débats. Et le fait que son réalisateur soit agnostique, mais nullement hostile à la foi, brouille les lignes traditionnelles entre cathos et libres-penseurs.
Pour rappel, il s’agit de l’histoire de Thomas, un jeune breton de 22 ans, dépendant de la drogue, qui rentre dans une communauté catholique, où l’amitié, le travail et la prière sont les seuls antidotes.
La critique du film est bonne, mais j’ai été frappé par la question posée par une journaliste, écrivant hier dans les colonnes du quotidien bruxellois « Le Soir » : « A propos du personnage le jeune Thomas a-t-il vraiment trouvé sa voie ou a-t-il troqué sa drogue (l’héroïne) contre une autre (la religion) ? Cela pousse à s’interroger sur l’essentiel : donner un sens à sa vie. »
 
Ici, le doigt est mis sur une des questions-clés de l’époque: L’humain est-il un « individu », soit un être qui se suffit à lui-même? Dans ce cas, tout ajout (amour, religion, engagement) peut devenir une contrainte, voire être perçu comme toxique… un « opium », qui empêche la liberté.
Ou bien, l’humain est une « personne », soit fondamentalement un être de relation? Dans ce cas, toute mise en relation authentique: celle du couple, celle de l’amitié, celle de l’engagement social et politique, et celle de la spiritualité vécue au travers d’une religion (pour le croyant) ou de convictions (pour les athées et agnostiques), est un chemin de libération et de naissance à soi-même. Tout le contraire d’une drogue, qui – elle – est l’archétype de l’aliénation et de la perte d’identité.
Je ne nie donc pas que la religion puisse à un moment donné servir de produit de substitution pour un toxicomane qui cherche à s’en sortir. Ceci n’en fait pas pour autant une drogue.
A la longue, cependant, un chemin de foi est le contraire d’une drogue. Il n’endort pas. Il éveille à la vie.
Pour comprendre cela, il s’agit de se guérir d’un dogme issu de la société de consommation : celui qui voit en tout homme un être se suffisant parfaitement à lui-même, invité à chercher son bonheur sans trop tenir compte des autres et sans « perdre trop de temps » à se poser des questions de sens ultimes.

30 réflexions sur « Le film « la prière » : la religion, opium du peuple?   »

  1. Je partage et j’apprecie le contenu de votre réflexion quant à « la personne  être de relation ».
    Mais, et vous le savez certainement, l’expression « religion opium du peuple » utilisée notamment par Marx, Proudhon et Bakounine avait une autre portée. Ne faisait-elle pas référence au processus mentaux entretenus chez les fidèles par l’institution église (proche des riches) afin de maintenir justifier et développer l’exploitation des pauvres par ces riches …?

  2. Le bonheur est-il le premier but qui mérite d’être poursuivit? Non, répond Kierkegaard, le seul but qui le mérite c’est la vérité. Quand la religion est d’abord conçue comme « un mieux être », comme une manière « d’être mieux dans sa peau », comme « un ressenti ou des émotions qu’on éprouve » elle risque en effet d’apparaître comme une drogue. Dire: « Je crois parce que cela me fait du bien » ou « Je prends du LSD parce que je me sens mieux avec que sans », me semble être deux phrases similaires. Tout autre est évidemment l’affirmation de celui qui dit: « Je crois parce que c’est vrai, parce que j’estime qu’il est plus raisonnable de croire que de ne pas croire » Entre la priorité donnée à la recherche du bonheur (d’un bonheur terrestre que le Christ n’a d’ailleurs jamais promis à ceux qui le suivraient) et celle qui, contrairement à de la pure subjectivité, est donnée à la recherche de la vérité, à cette Vérité que Dieu seul est en plénitude, il y a un abîme insondable.

    1. Difficile de promettre le bonheur ou d’en faire un but à atteindre : chacun a son projet de « bonheur » personnel (plénitude) et on peut l’atteindre même sans être riche …

    2. Il est vrai que le héros dit à un moment donné qu’il prie parce que cela lui fait du bien. Puis, il nous est présenté comme en dialogue qui va culminer sur une sorte de prière rapide qui le convainc de renoncer au séminaire et de rejoindre sa bien-aimée. Je vends la conclusion :)
      Le film m’a franchement mis mal à l’aise, parce que j’avais l’impression que tout s’enchaînait trop bien et que les discours et dialogues étaient convenus. Une sorte de robot à face humaine me paraissait nous être proposé. OK, le robot est bien programmé.
      Alors, j’aimerais être contredit, par exemple par Eric.

      1. N’ ayant pas vu le film (seulement l’interview et le teaser ) je me garderai de vous contredire. Mais j’ ai remarqué que filmer la prière d’un acteur est très difficile sauf dans les films comiques ( Fernandel, Imogène le cathologue ….) Un exception me vient à l’esprit :  » Agnès Browne  » . Angelica Huston ( qui fit aussi ma mise en scène du film ) y parle à son amie décédée , à genoux, face à la tombe de celle ci . Elle lui demande, entr’autre d »intercéder pour ses soucis d’ argent . Elle est filmée de face …

  3. Le contexte ….
    Marx dans  » Contribution à la Critique ……..  » :
     » La misère religieuse est d’une part l’ expression de la misère réelle et, d’autre part, la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée par le malheur, l’ âme d’un monde sans coeur, de même qu’elle est l’ esprit d’une époque sans esprit. Elle est l’opium du peuple . »
    Marx reprend cette idée ailleurs mais cette version çi, cette traduction çi me semble être la plus belle.
    On ne saurait mieux dire comme première approche exterieure de la religion. Subsiste une certaine méconnaissance de l’opium , normale à cette époque .(Marx lui -même en prenait contre les douleurs d’une furonculose. Anna Karénine était accroc depuis son accouchement. Peu de temps après, l’ héroïne serait vendue en pharmacie comme remède contre la toux. On ignorait qu’elle se transforme en morphine dans le foie).
    Marx était un athée « de raison « , un athée de la 1ère génération ( son père était rabbin).Sans doute était il surtout anticlérical ( l’ eglise des riches comme dit Martin ).
    Dans le  » Manifeste du Parti communiste « ( en collaboration avec Engels), il parle de la fonction sacrée qu ‘ avaient au moyen – âge, les prêtres, les médecins,les avocats. La bourgeoisie ferait d’ eux ( prêtres, avocats, médecins ) des  » valets à ses gages ».

    1. Je n’ ai pas vu le film mais j’ ai cru comprendre par l’interview du metteur en scène que ces jeunes avaient été gravement en danger, tant physique que moral.( Qu’ il ne s’ agissait pas, pour eux, de se désaccoutumer de la prise quotidienne d’une ou deux pillules pour dormir,ou de quelques joints le samedi soir, même si là aussi un sevrage peut être conseillé fortement ).

      Depuis leur origine, les Alcooliques Anonymes, ont l’habitude de ce genre de critique  » marxiste  » à leur égard- à savoir la  » religion- opium- du- peuple « .(Pour la laïcité, ils ont le tort de commencer chaque réunion par  » la prière de la sérénité » et de recourrir à « une Puissance Supérieure « . Ils font aussi preuve d’une humilité absolue ).

      Rowland Hazard III, avait fait un an de therapie chez Carl Gustav Jung dans l’ espoir de se guérir de ses abus d’alcool mais la therapie échoua. C.G.Jung lui conseilla alors de  » vivre une expérience spirituelle ou religieuse, seule capable de le remotiver « . Rowland adhéra aux groupes AA d’ Oxford et devint totalement abstinant vers 1934. Depuis le succès des AA, avec aussi parfois( je n’ai pas de chiffres) de magnifiques chemins de conversion en leur sein, n’ont fait que se confirmer.

  4. Gagner de l’argent et le dépenser est un idéal de société de consommation qu’on ne peut décemment proposer à un jeune comme alternative à la drogue.

  5. PS: Permettez-moi d’ajouter une dernière phrase à mon petit commentaire: Quand la religion (chrétienne) est privée de sa dimension rationnelle, elle n’est plus que du sentimentalisme. Et c’est justement ce à quoi veulent la réduire ceux qui la dénigrent et la combattent.

  6. Bigre, JP Snyers. Que de stoïcisme.
    Qu’entendez vous par sentimentalisme ?
    Chaque chemin de conversion est un chemin unique. Ne nous laisssons pas classifier, épingler comme des papillons d’entomologiste. Mettre dans des tiroirs dont on coupe ce qui dépasse.
    Notre Dieu est un Dieu de tendresse. Père et Mère. Un jour il effacera toute larme de nos yeux. Nous serons allaités et portés sur les genoux. Il nous promet un monde ou le loup et l’ agneau (?)
    joueront ensemble . Nous serons allaités et portés sur les genoux .
    Sentimentalisme ? Jesus Lui- même a pleuré la mort de son ami Lazare. Il laissait venir à lui les petits enfants et aurait aimé que nous leurs ressemblions. Il veut nous rassembler comme une poule rassemble ses poussins ….Son joug est doux et son fardeau léger…..
    Laissons nous gagner par l’ émotion , ayons des larmes de joie à la pensée que ces jeunes sont libérés des filets de la drogue. Ils ont eu l’humilité de demander l’ aide de Dieu, de dépasser leurs préjugés, le snobisme anticatho ambiant et Dieu les a guéris et Dieu les a comblés.
    Pas à pas. C’était un travail de longue haleine. Ils ont collaboré de tout leur coeur , de toute leur âme, avec toute leur intelligence.
    Quel exemple pour nous tous….

  7. Correction : un monde où le loup etl ‘agneau paîtront ensemble. Où le lion mangera du foin comme le boeuf….
    Quant à Kierkegaard et sa recherche radicale de la vérité ? ….. Il savait que pour nous, chrétiens, la Vérité est une personne. Et peu de temps avant de mourir jeune, il comprit que s’il avait vraiment eu la foi au temps de ses fiançailles, il n’ aurait pas rompu d’avec Régine Olsen , il l’ aurait épousée.
    Sa vie, une véritable tragédie, nous aide cependant à vivre. A augmenter en nous la Foi, l’ Espérance et l’ Amour.

  8. On dit souvent, Muriel, que « l’amour est aveugle ». Les émotions peuvent l’être aussi. Non, des phrases telles que « je suis chrétien, athée, bouddhiste, juif ou musulman parce que j’en ai l’expérience, parce que je ressens que c’est vrai » ne suffisent pas et ceux qui ne partagent pas ces convictions pourraient facilement qualifier ceux-ci d’illuminés. Le travail de tous les pères apologètes, d’un saint Anselme ou plus près de nous d’un Mgr Léonard et de son livre intitulé « Les raisons de croire » montrent bien que le christianisme ne se réduit pas à du sentimentalisme. Si tout ce que je peux dire à un athée c’est: « Je crois en Dieu parce que j’ai l’expérience qu’Il existe » et que celui-ci me répond: « Je ne crois pas en Dieu parce j’ai l’expérience qu’Il n’existe pas » quel dialogue peut-il encore y avoir? Que chacun dise: « mon ressenti est supérieur au vôtre? » Absurde évidemment! Contrairement à vous, il me semble, pour moi les arguments rationnels ont toute leur place et ceux qui mettent leur intelligence au service de Dieu, de ce Dieu qui nous a donné une raison pour nous en servir (et non pour que nous en fassions abstraction) sont plus que jamais utiles à l’Eglise.

  9. Mgr Leonard :
     » Les Raisons de croire  » fut écrit en 1987
     » Catholique ……….Que du bonheur ! date de 2007 ( en collaboration avec Henry Haas.

  10. Muriel: je vous aime bien et je ne vous juge pas. De quel droit pourrais-je le faire? Vous avez une expérience de Dieu que je n’ai pas. Dans ma vie, je vis l’abandon, l’absence et le silence de Dieu. Si je n’avais pas ma raison pour croire en Lui, je pense que je serais athée. Mais vous qui semblez avoir avec Lui une proximité que je n’ai pas, puis-je simplement vous demander de prier pour moi?

    1. Je comprends mieux, maintenant, et j’ espère que vous ne vous sentez pas jugé par moi . Je comprends aussi que mon » bonheur de croire  » glisse sur vous comme l’ eau sur un canard . Tous les dépressifs à qui on a dit  » secoue toi  » seront de votre côté.
      J’ ignorais la nature de ce que vous traversez, ne l’ avais pas deviné. Je sais que dans tous les couvents du mondes on prie pour ceux qui traversent la sorte de nuit dont vous parlez.
      Et soyez sûr que moi aussi, je prierai pour vous ….
      PS : mon enthousiasme religieux connait aussi de sérieuses retombées. Très courtes, heureusement. Je me suis même déjà demandé si je n’ étais pas bipolaire. Mais je préfère en parler à mon confesseur-et-père spirituel qu’ à un médecin- psychiâtre.

      1. Moi aussi je vous aime bien, Jean- Pierre. Outre ma prière personnelle pour vous , je vous confierai à la prière des Soeurs Clarisses. Il y a dans leur Chapelle un livre d’intentions. On les écoute très fort là haut . Il paraît que c’est par leur pauvreté extrème qu’elles sont si proches de Dieu.
        J’ y vais vendredi soir pour l ‘Exaltation de la Sainte Croix.

        1. Tanr de compassion ,Muriel, tant de compréhension,tant d’humilité et tant de proximité de votre part me fait chaud au coeur; un coeur profondément déchiré, torturé par l’angoisse, par le vertige que j’éprouve face à l’existence.Je comprends si bien que les lecteurs de ce blog n’ont pu voir en moi quelqu’un qui n’est rempli que de certitudes et qui, de plus semblent juger ceux qui ne les partagent pas. Bref, un individu qui n’as absolument rien de sympathique. Mais vous, à travers vos deux mail, j’ai l’impression que vous avez pu voir plus loin, que vous avez perçu une souffrance, un malheur qui me ronge que je n’exprimais pas. . Oh non, Muriel, je ne suis jamais senti jugé par vous. J’ai toujours considéré que malgré certaines de nos différences, vous êtes d’une grande bonté et que je me sens souvent bien petit à côté de vous. Grand merci pour votre prière, Muriel. Grand merci de prier pour cet ami que j’espère être pour vous et qui, vivant dans la dépression, n’a pas la chance de connaître la moindre joie de la foi. Merci, Muriel

        2. Correction : Vénération de la Croix.
          Personne ne m’ a corrigé ? Soupir …..
          Au moins quand on écrit à un détenu on est sûr d’avoir UN lecteur….;-)
          Mais tout ça c’est bon pour notre humilité.

  11. A Jean Pierre,
    Il arrive que la dépression soit une voie royale vers le Christ. Maurice Clavel raconte la sienne dans  » Ce que je crois « . Par la suite il devint un catho fougeux, un peu Don Quichotte ( « Dieu est Dieu , nom de Dieu ….. »)
    Je continue de prier… Avez vous un Père spirituel que vous pouvez voir régulièrement? C’est essentiel car  » un chrétien isolé est un chrétien en danger « .
    PS : Pendant la Semaine Sainte , il est normal qu’un chrétien souffre beaucoup. Sa foi est éprouvée. Le Diable flaire un enjeu énorme. Jesus sauve et libère des âmes qui avant étaient sous son pouvoir.
    Veillons et prions avec Jésus jusqu’ à la Joie de Pâques.

    1. J’apprécie beaucoup Maurice Clavel et en particulier son livre que vous citez: « Ce que je crois ». oui, comme vous je crois que la dépression peut-être une voie royale vers le Christ. Dans le même sens, Kierkegard écrivait que l’angoisse est créatrice. Mais dans ces moments que je vis, elle ne fait que me paralyser et m’entraîner dans le vertige et la terreur. Il y a quelque semaines, j’ai été content sur ce blog de dialoguer avec Thierry Marique (athée et franc-maçon). Je crois que nous avons échangés des arguments rationnels dans le respect mutuel. Mais hélas, ce respect, je ne l’ai pas toujours eu avec certains sur ce blog. Ma manière de m’exprimer a été parfois loin d’être charitable et ne ne peux que le leur en demander pardon. Mon angoisse est telle que j’ai toujours eu besoin de certitudes, d’arguments rationnels pour me sauver du désespoir (car de Dieu, je n’en ai pas l’expérience) et que je vois comme un danger ceux qui, modernistes, remettent en question (ou qui réduisent à des symboles) ce qui est selon moi l’essentiel de la foi (existence de Dieu, rédemption, miracles, résurrection corporelle de Jésus-Christ et vie après la mort) Non, chère Muriel, je n’ai pas de Père spirituel et pour tout vous dire (quitte à surprendre ceux qui m’ont déjà lu), je ne fréquente que très rarement les offices et comme vous le dites, je ne suis qu’un chrétien isolé. Merci encore pour votre prière et pour ce dialogue que vous acceptez d’avoir avec ce croyant torturé (par tant de questions existentielles) que je suis.

  12. A Jean Pierre Snyers…
    Oui, Thierry Marique, quelle patience, quelle bienveillance à nous expliquer . Mais les rencontres sur ce blog sont comme des rencontres de bistrot ou de banc public . Soudain la personne ne vient plus et personne ne sait ce qu’elle est devenue. Ainsi Danièle Mésot, j’ aimais beaucoup ses interventions …Tant de noms que je pourrais citer …
    Votre demande de pardon, publique en quelque sorte, me touche beaucoup. J’espère que d’autres seront touchés aussi….
    Sinon …. Pour que Kierkegaard nous aide véritablement il faudrait le lire chez quelqu’un qui le comprend et l’aime. Récemment, j’ ai découvert une merveille :  » De la Mélancolie  » de Romano Guardini . Ed POINTS vivre. 6,40 E ….Guardini s’ appuie sur le journal de Kierkegaard pour tenter de comprendre cette souffrance.
    Autre texte consolateur , qui m’ a beaucoup aidé autrefois : les DESIDERATA , trouvé dans l’ église Saint Paul de Baltimore au siècle dernier. . L’auteur était anonyme, il ne l’est plus…. Cold case résolu.
    Quant à la messe , il y faudrait un livre pour raconter ma propre expérience, parcours du combattant qui a commencé par cette phrase de Jesus qui résonnait en moi :  » Là ou 2ou 3 sont réunis en mon Nom, je serai parmi eux « . Mon expérience pourrait elle vous aider ? Que je suis heureuse pourtant, maintenant que je l’ aime, cette messe ( surtout celle de semaine ) . J’ aime aussi cette vieille Dame ( 2000 ans d’ âge ) qui nous y invite chaque dimanche.
    Il y a enfin  » si Dieu écoutait  » avec un chapître sur la liturgie où C.S. Lewis nous aide à sourire intérieurement quand un prêtre moderniste tente avec nous une nouvelle expérience , tout heureux et fier de son petit bricolage. Alors on se souvient qu’on est là pour Lui, uniquement pour Lui. Il parait que si on va à la messe pour d’autres raisons que Jésus, on laisse entrer le Diable.
    …ça ne m’étonne pas .
    Belle et sainte fête de Pâques à tous ….

    1. Merci pour tous ce que vous dites, Muriel et pour les auteurs J’ai un livre de Romano Guardini et deux autres de CS Lewis (dont « Apprendre la mort » et « Si Dieu écoutait ») mais je les ai lu il y a très longtemps. Par contre, celui que vous m’indiquez (« De la mélancolie »), je ne le connais pas mais il m’intéresserait beaucoup et vais essayer de le trouver. Oui, bien sûr Muriel votre expérience m’intéresse (Mais sur un blog, cela peut-être difficile) et que celle-ci pourrait m’être une aide. Je crois me souvenir que vous venez d’une famille athée, et le fait que vous me disiez pourquoi et comment vous en êtes venue à la foi, comment vous avez trouvé Dieu, comment vous êtes heureuse avec Lui ne peut qu’interpeller quelqu’un qui, comme moi qui vis dans la nuit de la foi et qui n’a pas l’expérience de Dieu . Je suis toujours pari du principe que ce n’est pas parce que je n’ai pas cette expérience que j’ai le droit de que d’autres ne peuvent pas l’avoir non plus. Par exemple, je n’ai bien sûr jamais eu le bonheur de voir la Vierge Marie, mais je n’en conclus absolument pas que, par exemple, les témoins des apparitions Beauraing ou de celles de Sievernich (2000-2016) sont des illuminés. D’ailleurs, j’y crois, je les crois et cela me fortifie. A propos des apparitions, puis-je vous raconter un fait qui m’a beaucoup marqué? Il y a une quinzaine d’années, un ami a fait une crise cardiaque. Transporté dans le coma à l’hôpital, son état était désespéré. Chaque jour, je téléphonais à son épouse, mais sa réponse était toujours la même: « Ca ne va pas du tout. Les médecins m’ont dit qu’il n’y a plus aucun espoir. Quand je vais le voir et que je vois son visage, j’ai l’impression que ce n’est plus lui, qu’il est déjà mort ». Deux jours après elle me dit que les médecins vont tout débrancher et que ses funérailles sont déjà prêtes. A peine le téléphone raccroché, désemparé et ne sachant plus que faire, étant dans mon bureau, voici que je me lève pour prendre (au hasard) un des 3000 livres religieux que contient ma bibliothèque. Sans aucune raison apparente, c’est un petit bouquin sur les apparitions Turzovka. Je l’avais jamais lu, je ne savais même plus que je l’avais. L’ouvrant au hasard, je tombe sur un passage où une dame qui avait une amie dans le coma à l’hôpital a fait cette prière: « Au nom de Notre-Dame de Turzvoka, réveille-toi Céline » (prénom d’emprunt). Elle se réveilla et fut guérie. Immédiatement, j’ai récité cette même prière pour mon ami: « Au nom de Notre-Dame de Turzoka, réveille-toi Vincent » (prénom d’emprunt. Environ deux heures après, la femme de mon ami me téléphone: « Jean-Pierre, tu ne me croiras pas, Vincent est sorti du coma. Il m’a parlé et les médecins ne comprennent plus rien. C’est un véritable miracle » Cinq jours après, en pleine forme (ce qu’il est encore aujourd’hui), il sortait de l’hôpital. Très bonne fête de la résurrection à vous, Thérèse, à Eric, à tous ceux qui écrivent sur ce blog et et aussi à ceux et celles dont les noms n’y figurent plus et dont nous espérons de tout coeur

      1. C’est une très belle histoire vraie, de première main que vous nous contez là …. Merci
        J’ ai déjà témoigné quelques fois de ma conversion , oralement … C’est plus facile.
        Juste ceci : J’avais une grave et longue accoutumance aux  » pillules pour étudier  » . J’avais essayé toutes sortes de therapie . Un jour avec une idée comme  » Il faut sauver le bébé et le bébé c’était moi  » , épuisée, je partis me reposer dans un monastère ( après divers coups de fil depuis une cabine : quand un monastère n’ a pas de place , il donne une liste d’autres monastères …..
        Puis c’est une très très longue histoire pleine de touts petis signes et de tous petits prodiges …Un plan therapeutique tombé du Ciel . Une Restauration de tout mon être . Une Renaissance ….Enfin tous les sacrements ( sauf celui de l’ordination ! ) m’ont été proposés. Les uns après les autres . Avant d’ entreprendre un traitement très lourd pour une maladie qui aurait été terminale ( Hep C ) j’ ai même reçu la visite d’un prêtre ukrainien catholique de rite oriental . Le sacrement des malades se fit en vieux slavon (le rite datait de 1907 ) : j’ y reconnus mon prénom et le mot  » Gospodi « …..
        Vous voyez il y a 7 milliards de chemins vers Dieu .
        Tiens, je retrouve les mots exacts du Cantique d’ Isaïe dont je parlais l’autre jour à propos de la tendresse du Père .
        …. » Vous serez allaités et portés sur les bras
        et caressés sur les genoux ….. »

        1. PS : il y eut aussi des combats, bien sûr . ( toutes sortes de combats. Et il y en a encore, mais de moins en moins ). L’ Adversaire n’ allait pas laisser partir mon âme comme ça. Je me souviens même avoir , un jour, fait sourire mon Père spirituel sans le vouloir, après ce cri du coeur :  » Je veux bien me battre contre le Mal mais j’ aimerais bien gagner , ne pas toujours devoir recommencer….

  13. « De la boue, Dieu retire le pauvre pour l’asseoir avec les princes de son peuple ». Je crois que c’est dans les psaumes qu’il est dit cela. A vous, lire, je comprends que de la boue de votre souffrance (et peut-être aussi du non-sens) Dieu, à travers un chemin de grâce, vous a retiré pour vous asseoir dans sa paix, dans sa force et dans sa lumière. Je pense que vous le percevez comme un ami, Quelqu’un à qui vous devez tout, quelqu’un qui est votre tout. Il y a, comme vous l’écrivez, tant et tant de chemins pour arriver à Celui qui est Le chemin. « Dieu était là, mais je ne le savais pas », écrit (si je ne me trompe pas) Stan Rougier. Et quand vous dites avec humour: « Je veux bien me battre contre le Mal mais j’aimerais bien gagner, ne pas toujours recommencer », d’où vous vient cette force de lutter sans relâche, sinon de Celui qui a mis cette force en vous? Hélas, saint Paul le savait aussi, le combat contre le Mal ne cessera qu’avec la mort; cette mort qui, comme il l’écrit,  » transformera grâce à Dieu, notre corps terrestre humilié pour le rendre semblable au corps de gloire du Ressuscité.

  14. Il m’ a, en effet, retiré de la boue et lavé avec soin et douceur.
    Ce qui m’ a beaucoup aidé : la prière du pélerin russe ( avec quelques variantes personnelles ) mais surtout , je demandais la prière de tous les coeurs purs, de tous les justes rencontres sur mon chemin.
    Beau temps pascal à tous.

  15. Pour moi j’irais même plus loin c’est un gnostique « agnostique » (ou nouvelle génération), car il a liquéfié le dualisme « gnostique » par la loi de gradualité en une expression multiforme de conscience légalement autorisée, non par fusion des principes dualistes, mais par exclusion des principes dits « idéaux ». Il n’y a ni bien ni mal la conscience devient donc maintenant par lui inconsciente elle devient donc elle-même « naturelle » et « vérité » libre de tout ce qui n’existe pas c’est-à-dire le péché. On comprend la disparition des confessionnaux dans les églises, l’émergence des théologies à la Rahner, Congar, John Courtney Murray, « Amoris laetitia » etc. En résumé : Pour moi le pape François dans son expression « le temps est plus grand que l’espace » il devrait ajouter se résout dans la vie, car la « vie » est « naturelle », elle est donc sans Dieu, car elle est elle même principe sans plus et l’auteur de « Laudato si » est son prophète « naturel ».

  16. Cher Cialischeap ….
     » Pour moi j’ irais même plus loin , c’est un gnostique agnostique …. »
    Allez aussi loin que vous le désirez mais Cedric Kahn s’ est exprimé sur sa foi par ses interview, par son film et par la dénomination  » agnostique « . Ce serait bien de l’ écouter, lui, avant de le prendre comme lapin de laboratoire pour vos théories que je ne qualifierai pas.
    Cedric Kahn suit un chemin vers Dieu qui me remplit d’ espérance car c’est ausi un chemin de Charité

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